Le Serbe gagne son premier Roland-Garros en battant en finale Andy Murray (3-6, 6-1, 6-2, 6-4). Il devient le 8e joueur de l’histoire à remporter les 4 majeurs.
Novak Djokovic tient son Graal. Quatre ans qu’il attendait de faire son entrée dans le club des 7 (Perry, Budge, Laver, Emerson, Agassi, Federer, Nadal), ce cercle fermé des joueurs à avoir remporté les quatre tournois majeurs. C’est désormais chose faite depuis ce dimanche. Poussif au démarrage, le Serbe a fini par marcher sur Andy Murray (3-6, 6-1, 6-2, 6-4) pour s’offrir son premier triomphe Porte d’Auteuil. Un sacre à la saveur particulière pour celui qui a tant de fois vu le titre lui échapper et qui disputait sa quatrième finale à Roland-Garros. Quatre, comme le nombre de titres du grand chelem à la suite qu’il vient de remporter.
Entre deux hommes qui disputaient tous deux l’un des matches les plus importants de leur carrière, la tension a été palpable en tout début de partie. Une fébrilité illustrée par un échange de breaks sur les deux premiers jeux du match. Mais c’est bien Murray qui réalise le meilleur démarrage et profite des nombreuses fautes de son adversaire (13 en tout dans le 1er set) pour se détacher 4-1 à la faveur d’un double break. Djokovic tarde à trouver son rythme, et fait face à un adversaire qui évolue sur la lancée de sa demi-finale réussie contre Wawrinka. Au prix d’un excellent taux de réussite derrière sa première balle de service (74 %), l’Écossais conserve son avance et s’adjuge la première manche (6-3).
Murray fatigué, Djokovic survolté
En dépit d’une balle de break à écarter, la seule et unique dans la deuxième manche, Djokovic se relance en prenant le service adverse très tôt dans le deuxième set sur une double faute du Britannique. Soutenu par un public majoritairement acquis à sa cause, le Serbe retrouve enfin de l’allant. Il s’appuie notamment sur un service enfin mieux réglé (72 % de premières balles, 72 % de points marqués derrière dans le deuxième set). Murray doit sauver deux balles de break pour revenir à 3-1 et rester en vie. Partie remise pour Djokovic, qui continue de l’agresser, lui ravit de nouveau son service pour mener 5-1 et conclut victorieusement la deuxième manche (6-1).
Tout est plus difficile pour l’Écossais, dont la défense ne suffit plus à faire douter le numéro un mondial. Une volée facile manquée à 1-1, 30-40, permet à son adversaire de virer en tête rapidement dans le troisième set. Ce dernier confirme son break ainsi que sa marche en avant, tandis qu’en face Murray accuse le coup, notamment sur le plan physique. Le vent a tourné, et le double break réalisé pour mener 4-1 puis 5-1 met Djokovic plus que jamais en position de force. Murray a beau s’invectiver à voix haute, il subit de plus en plus les débats (27 % de points gagnés derrière le deuxième service, trois coups gagnants dans le 3e set). Inexorablement, le numéro mondial prend l’ascendant (6-2).
Les signes de résignation envoyés par le langage corporel de Murray sont confirmés par le break réalisé par Djokovic pour mener 2-0 dans la quatrième manche. Pas aidé par son service (40 % de première balle), l’Écossais se bat pour rester en vie, mais le numéro un mondial survole ses jeux de service et frappe de mieux en mieux la balle. Le double break concédé à 4-2 sonne le glas de cette finale, même si le Serbe, rattrapé par la tension, lâche un break d’avance et se retrouve à servir une deuxième fois pour le titre à 5-4. Il lui faudra trois balles de match pour venir à bout du poids de l’histoire.
Comme Federer en 2009, Djokovic boucle son grand chelem en carrière sur la terre battue parisienne. C’est ici qu’il savoure son entrée définitive parmi les légendes de son sport, couché au milieu d’un cœur dans un hommage à Gustavo Kuerten qui ne manquera pas d’améliorer une cote de popularité grandissante à Paris. Avec 12 titres majeurs à 29 ans, le voilà calé entre Borg et Sampras. En attendant la suite.
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