A quatre jours du début de l’Euro 2016, la France a-t-elle la tête au ballon rond alors qu’elle subit des inondations, vit en état d’urgence et dans un climat social tendu ?
L’Euro 2016 approche à grands pas. Dans quelques jours, les supporteurs venus de l’Europe entière vont s’installer en France pour un mois et célébrer le sport numéro un sur le Vieux Continent. La compétition, qui débutera le 10 juin avec France – Roumanie, sera-t-elle l’occasion d’une parenthèse enchantée pour l’Hexagone qui est touché par des inondations historiques ? La question se pose, tant les raisons de noircir le tableau s’accumulent.
« Non, ce n’est pas le chaos en France », a même dû marteler le Premier ministre, Manuel Valls, dans une interview à la presse belge, en essayant de corriger la désagréable impression laissée par le climat social et politique français.
François Hollande appelle au règlement des conflits
Dimanche soir, sur France Inter, le chef de l’Etat a appelé au « règlement » des conflits à la SNCF ou de celui à venir à Air France. « Personne ne comprendrait que les trains ou les avions […] puissent empêcher le bon déroulement, non pas de la compétition — elle n’a rien à craindre —, mais le bon déroulement du déplacement des spectateurs. »
L’image d’une France bloquée par les grèves et les manifestations contre le projet de loi Travail ces derniers temps colle à notre pays. Un climat social lourd, pesant et pas vraiment propice à l’emballement pour le ballon rond. Une atmosphère obscurcie il y a déjà quelques mois par les attentats de Paris et Saint-Denis et qui a contraint les autorités à corser les mesures de sécurité autour des fan-zones. Ces lieux de rassemblement festifs sont censés accueillir les supporteurs sans billets devant des écrans géants. Dans un contexte ultra-sécuritaire, où 90 000 représentants des forces de l’ordre seront mobilisés, la France aura-t-elle la tête à la fête ? Sera-t-elle prête à s’enthousiasmer pour ses Bleus comme en 1998 quand la victoire en Coupe du monde avait marqué l’avènement de la France Black-Blanc-Beur ? Là aussi, les motifs d’inquiétude existent. Sur le terrain, l’équipe de France a répondu présent. Mais son sélectionneur a été accusé de racisme. Des accusations injustes mais dont le poison pourrait se réveiller au moindre accroc.
Les yeux du monde entier seront braqués sur nous
Tout le monde a intérêt à ce que l’Euro se déroule sans anicroches. François Hollande n’oublie pas que les yeux du monde entier seront braqués sur l’Hexagone pour juger de la capacité de notre pays à organiser une grande compétition internationale. Un vrai test grandeur nature observé de très près. Car, dans quinze mois, Paris saura si on lui confie l’organisation des Jeux olympiques 2024. Du succès de l’Euro 2016 dépend aussi la réussite de la candidature française.
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