Parce qu’ils n’avaient pas voté Idriss Déby, une soixantaine de militaires et policiers ont été arrêtés, mis au silence. 49 d’entre eux ont été envoyés dans l’extrême nord du pays, à Wour. Le ministre français de la Défense était intervenu en avril auprès d’Idriss Déby. Une enquête a été diligentée par le parquet tchadien sur 5 cas seulement. Ces 5 militaires ont été montrés vivants à la télévision et le procureur a classé sans suite le dossier des disparus. Plusieurs témoignages pourtant attestent de mauvais traitements, sévices, notamment à Wour. Le dossier des disparus n’est pas clos.
Après le 10 avril, 64 militaires ont disparu : 49 ont été déportés à Wour dans le Tibesti et là, ils ont été torturés, décharges électriques, privations etc. Ramenés à Ndjamena, plusieurs souffrent de séquelles et vivent sur une double pression : leur hiérarchie et l’Agence nationale de sécurité.
Selon nos informations, trois militaires se cachent dans Ndjamena. Deux ont fui au Cameroun, dont le fils de l’ancien Premier ministre, Djmirangar Danadji. L’un des militaires atteste des tortures à Wour. « On a vraiment souffert. On a été vraiment torturés. Ils nous ont vraiment torturés de façon qu’on ne pouvait pas… Il y a des corps même qui ont été repêchés dans le fleuve », se souvient-il.
Très inquiétant est le sort d’une dizaine de militaires, dont on est sans nouvelles. Des associations tchadiennes de droits de l’homme, associées à Amnesty International ont saisi le groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées.
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