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SUR LA DYNAMIQUE DE FRONT:réflexion pour le rendez-vous des partis d’opposition du 17 Juin 2015 à Yaoundé

(Réflexion pour le rendez-vous des partis d’opposition du 17 Juin 2015 à Yaoundé)

Par Ngouo WOUNGLY-MASSAGA Cdt KISSAMBA,
Vétéran de l’UPC et de l’ALNK.

Les partis politiques, les organisations et personnalités de la société civile invités au 3ème Congrès du Manidem le 3 Mai à Douala avaient tenu une réunion en marge de ce Congrès à l’Hôtel Somatel. Nous avions sollicité et obtenu de la Direction du Manidem l’organisation de cette réunion pour tenter de relancer une « dynamique de front ».
En effet, à notre sens, on ne crée pas un font de lutte pour le changement en se contentant de signer une plateforme. Il faut, à partir de cette adoption d’une plateforme, lancer aussitôt une « dynamique de Front », c’est-à-dire, se mettre en campagne, sur le terrain, pour que d’autres partis, organisations et personnalités de la société civile adhèrent à la plateforme, ou acceptent de se mettre avec le Front pour organiser ensemble la lutte pour le changement.

Voilà pourquoi, après la réunion de Douala du 3 Mai, nous avons répondu à l’invitation du MODECNA, parti du Président Bruno Deffo, qui se réunissait à Douala le 6 Juin et qui semblait adhérer à l’idée du rassemblement des partis d’opposition, pour l’inviter et inviter tous les participants à sa réunion à venir au rendez-vous de Yaoundé. Invitation acceptée.

L’objet du présent article est de faire le compte rendu des petites avancées de la dynamique de Front le 6 Juin 2015 à Douala et d’illustrer concrètement la notion de dynamique du front pour mieux en faire comprendre la théorie. Cela nous permettra d’ailleurs, et ce n’est pas le moindre des objectifs, d’inviter d’ores et déjà tous les partis d’opposition, associations et personnalités de la société civile intéressés par cette dynamique de Front, à venir au rendez-vous de Yaoundé en s’annonçant auprès du MOCI du Pr YIMGAING MOYO à Yaoundé ou auprès des dirigeants du MANIDEM à Douala.

La dynamique de Front devrait se traduire, à l’occasion du rendez-vous du 17 Juin à Yaoundé par une double avancée quantitative et qualitative.
Au plan quantitatif, nous passerons d’une dizaine de partis politiques et associations de la société civile à une vingtaine, et à un nombre de personnalités plus significatif. La vérité et la transparence étant le fondement de notre méthode de travail, nous sommes convaincu que de nombreux patriotes se rendront compte désormais que notre offre politique de Front mérite leur adhésion.
Au plan qualitatif, en nous invitant à Douala, le MODECNA nous a demandé de bien vouloir lui apporter un projet de statuts de Front. Le temps était court, mais nous avons apprêté en trois jours « l’avant-projet de Statuts du Front des Patriotes et Panafricanistes». Disposer d’un tel document de travail était déjà un progrès important pour le rendez-vous de Yaoundé. Par ailleurs étant donné qu’il s’agit d’une proposition panafricaine il est souhaitable qu’on en élargisse l’étude et la critique à tous les patriotes africains (sur internet). Il y a eu un léger malentendu avec le MODECNA : il voulait sans doute un projet Front «à lui », il me donnait donc l’occasion de faire une double mise au point à l’adresse de tous les patriotes et panafricanistes, mise au point qui semble avoir été bien comprise par les responsables du MODECNA et les invités de ce parti. La première est que la multiplication des fronts est la négation du Front. Cela est si vrai que la meilleure stratégie de torpillage d’une dynamique de front par les dictatures est de susciter la formation de plusieurs « fronts ». La seconde est que la dynamique de Front reste ouverte à toutes les propositions et au débat : mais aucun adhérent (parti politique, association ou personnalité patriote) n’impose son point de vue, ses objectifs ou sa stratégie au Front.

COMPLEMENT D’ECLAIRAGE IDEOLOGIQUE.

Nous avons accepté l’invitation du Modecna sans condescendance et sans a priori politique ou idéologique. En partant du point de vue que la relation nous permettra d’apporter quelque chose de notre modeste expérience et d’apprendre beaucoup de ces jeunes y compris de leurs erreurs.

Nous nous limiterons à souligner pour la préparation du rendez-vous du 17 Juin, qu’il y a deux conceptions de la dynamique de Front : une conception autocratique et une conception démocratique. Puis nous parlerons brièvement des trois phases de la conception démocratique de la dynamique de front qui est naturellement la nôtre.

La conception autocratique ou réactionnaire consiste à poser que le Front dans la lutte pour le changement doit se faire par le ralliement des petits partis au(x) plus grand(s).

C’est une théorie totalement fausse. Dans un contexte national de tribalisme, de régionalisme et de bas niveau d’éducation politique des masses, les plus grands partis politiques (s’ils le demeurent) ne sont pas nécessairement ceux qui pourront faire triompher le vrai changement.

On peut certes soupçonner les petits partis politiques d’être facilement corruptibles avec des petits sous par le pouvoir. Mais les plus grands partis politiques camerounais, ne sont-ils pas plus facilement corruptibles encore par le pouvoir avec de gros sous ?…

La conception démocratique de la dynamique de Front consiste à rassembler méthodiquement des partis petits et moyens, dans un effort soutenu d’information, de persuasion et de recrutement, pour arriver finalement à dépasser en audience et en poids politique les anciens grands partis.
LES TROIS PHASES DE LA DYNAMIQUE DEMOCRATIQUE DE FRONT

La dynamique démocratique de Front comporte trois phases:
– Une phase de « crédibilisation », de loin la plus difficile, parce que le pouvoir, même en état de décrépitude avancée, s’efforce toujours d’étouffer la résistance dans l’œuf.
– Une phase d’affirmation dans la vie politique nationale, affirmation qui entraîne alors la chute libre de l’audience des anciens « grands partis »…
– Une phase du passage à l’offensive du Front pour l’anéantissement de la dictature.

Dans la première phase : Le Front est confronté au doute et au mépris des « analphabètes politiques » Mais, peu à peu, à force d’éduquer, d’informer, de recruter sans cesse, il gagnera en consistance politique et organisationnelle, en résistant à la répression. Pour réussir dans le recrutement, nous ne devons pas croire que les gens viendront au Front parce que nous sommes les plus forts, les plus nombreux. Ce serait revenir inconsciemment à la conception autocratique de la dynamique du front. Nous devons persuader, convaincre nos concitoyens que notre « offre politique » est sérieuse et mérite leur soutien et leur adhésion. Nous devons rester en permanence ouverts au dialogue.

Par exemple : la Plateforme du Front a pour nom « Front des Patriotes Panafricanistes » ; les camarades du Modecna proposent « Confédération Démocratique des Peuples Africains »(CDPA), on aurait aussi pu reconduire le nom de l’ancienne organisation de lutte pour les Etats Unis d’Afrique que fut « l’Alliance Révolutionnaire des Peuples Africains », (A.R.P.A.). L’argument du Modecna est que « front évoque l’affrontement »… Et alors ?… Peut-on parvenir à un quelconque changement sans affrontement avec le régime néocolonial ? On en débattra au rendez-vous de Yaoundé.

Même la plateforme du Front dans son contenu reste susceptible de connaître des amendements, par exemple, le point 9 sur la monnaie nationale ne pourrait-il pas laisser la porte ouverte à l’utilisation d’un nom africain et surtout à l’utilisation des effigies des grands panafricanistes du Continent : Kwame Nkrumah, Cheik Anta Diop, Gamal Abdel Nasser, Patrice Lumumba, Agostinho Neto et Nelson Mandela pour les différentes coupures ?
Le point 40 proposant la création d’un Mouvement de lutte pour les Etats-Unis d’Afrique n’est-il pas en redondance avec la création du FPP ? On ne peut pas concevoir un Front panafricaniste autrement que comme un Front de lutte pour la création des Etats Unis d’Afrique.

La phase de l’affirmation de la dynamique démocratique du Front pourrait intervenir plus tôt qu’on ne l’imagine.

D’abord parce que les « grands partis politiques » d’antan n’ont plus aucune offre politique pour le changement auquel le peuple camerounais aspire depuis des décennies, parce que ces partis ont tous opté pour des stratégies d’alliance et de collaboration profonde avec une dictature en totale décrépitude, en partageant avec lui le discrédit du régime.

Ensuite parce que le Cameroun traverse une situation dramatique où un pouvoir en voie d’effondrement n’a devant lui aucun pôle d’opposition, l’émergence d’un tel pôle avec un Front crédible ne pouvant qu’être souhaitée autant par l’opinion nationale qu’internationale.

Enfin parce que les « stratégies de substitution » qui consistent à attaquer (ou plutôt faire semblant d’attaquer) le régime par des biais législatifs sont des stratégies de peur, ou des stratégies d’ignorance de la réalité politique profonde du régime qui n’est nullement un Etat de droit, mais un Etat de l’arbitraire. Les malins se gardent de poser le problème de la violation de l’Article 66 de la Constitution par Paul Biya, et préfèrent poser des questions qui se règleront par le Sous Préfet du coin et la brigade de gendarmerie. Il serait bon qu’on débatte de ces pseudo-stratégies le 17 juin.

La phase du passage à l’offensive résultera de la logique même de la dynamique démocratique du Front.
Tout au long du recrutement, et dès la première phase de la dynamique démocratique nous devons réserver un volet secret à des adhérents spéciaux à ne pas exposer. Loin de rester isolés de l’action, ils devront activement contribuer à celle-ci dans le domaine de l’information permanente et du financement de la lutte.

Soulignons pour terminer que toute la diaspora africaine est concernée par nos propositions et qu’une série de contacts directs en Europe est activement envisagée.

Ngouo Woungly-Massaga, Cdt Kissamba,

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