Et de trois qui font neuf médailles d’or pour le grand Usain Bolt aux Jeux olympiques. La Jamaïque a remporté vendredi 19 août 2016 l’épreuve du relais 4×100 mètres à Rio, après les titres de Pékin 2008 et Londres 2012. La boucle est bouclée pour le géant du sprint. Le Japon est en argent, le Canada en bronze. Les Etats-Unis, 3e sur la ligne d’arrivée, ont été disqualifiés pour un passage de témoin hors zone.
Le meilleur sprinter de tous les temps tient son « triple triplé ». Avec ses compères jamaïcains Yohan Blake, Nickel Ashmeade et Asafa Powell, Usain Bolt a raflé le titre olympique au relais 4×100 m (37 sec 27/100e), après avoir déjà remporté le 100 m et le 200 m. Après Pékin et Londres, c’est la troisième fois consécutive que les Jamaïcains et surtout Bolt raflent ces trois médailles d’or aux JO. C’est sans équivalent dans l’histoire de l’athlétisme.
Pour ses adieux aux Jeux olympiques, Usain Bolt rejoint ainsi le Finlandais Paavo Nurmi et l’Américain Carl Lewis au nombre total de médailles d’or raflées sur plusieurs olympiades. « Seigneur des anneaux », seigneur des Mondiaux aussi (11 titres), il trône désormais loin devant l’icône des Etats-Unis, Carl Lewis, en tant qu’homme le plus rapide de l’histoire sur ces trois épreuves. « La foudre » quitte la scène en détenteur incontesté des records du monde aux 100 et 200 m (9″58 et 19″19, Berlin, 2009), et au relais 4×100 m en équipe (36 »84, Londres, 2012).
« Allez c’est bon, je suis le plus grand. Je suis comblé. Juste content et fier de moi. C’est devenu réalité, la pression était réelle. Je vois ça comme un accomplissement », a réagi le géant jamaïcain, fidèle à sa légende de « showman », mais ému après sa nouvelle triple performance . Dans ces JO 2016, la seule frustration d’Usain Bolt restera de ne pas avoir pu se montrer aussi rapide qu’il l’espérait sur sa spécialité, le 200 m. Mais pour le reste, c’est carton plein.
Usain Bolt va pouvoir fêter ses 30 ans sereinement le 21 août, jour de clôture de ces Jeux olympiques à Rio. En attendant, côte à côte, les quatre Jamaïcains ont marqué le coup par quelques pas de danse qui ont enflammé le stade sur le titre Jammin’ de leur aîné Bob Marley. Ils pouvaient savourer, d’autant que cette médaille a mis du temps à révéler sa couleur. Cette fois-ci, pas de record du monde : accrochés par les Américains et les Japonais, les Jamaïcains ont dû compter sur Usain Bolt pour finir le travail dans les derniers 100 mètres.
Il y a beaucoup de sentiments différents: du soulagement, de la joie, de la tristesse aussi. C’est mélangé. Mais je suis content de moi, parce que j’ai réalisé exactement ce que je voulais faire. (Pékin, Londres et maintenant Rio: Usain Bolt à tout jamais sur le toit de l’Olympe)
Au final, l’équipe de « la foudre » devance un valeureux Japon (37 »60, record d’Asie) et le Canada (37 »64). Les Etats-Unis, qui n’auront décidément jamais pu rivaliser avec Bolt et les siens ces huit dernières années aux Jeux, ont de surcroît vu leur équipe de sprinters, initialement sur le podium, disqualifiée pour un premier passage de témoin déclaré hors zone. « L’éclair » de Jamaïque l’avait dit : il voulait repartir de Rio en « immortel ». Il l’a fait, et l’on se demande, pour l’heure, si un athlète pourra un jour se hisser à son niveau et susciter autant d’excitation auprès du public.
■ « J’ai l’impression que je rêve depuis huit ans quand je commente les Jeux »
Stéphane Caristan, champion d’Europe du 110 haies en 1986, ne dit pas autre chose au micro de RFI. Interrogé par notre envoyé spécial à Rio de Janeiro, Olivier Pron, il explique que l’athlétisme aura du mal à passer à autre chose après une telle aventure.
L’ancien athlète français, actuellement consultant sur Canal +, s’attend lui-même à connaître une sacrée « gueule de bois » le jour où Bolt s’arrêtera définitivement de courir, après avoir déjà annoncé qu’il n’irait plus aux JO. Mais en attendant, Stéphane Caristan espère bien voir l’icône du sport jamaïcain concourir une dernière fois, pour un ultime sacre mondial, l’an prochain au Royaume-Uni :
« Encore une soirée exceptionnelle, avec un final de légende pour un homme extraordinaire, hors norme. J’ai l’impression que demain matin, je vais me réveiller avec la gueule de bois, parce qu’il y a des lendemains qui vont être difficiles sans Usain Bolt dans la sphère olympique. Il va falloir s’y habituer, préparer la suite, parce qu’on a assisté à un phénomène, oui. Les superlatifs ont tous été utilisés.
Je sais que j’ai été privilégié en étant aux premières loges, et je vais garder ça toute ma vie dans ma tête et dans mon cœur. Il semble que Bolt ait encore envie de faire une petite campagne mondiale à Londres l’an prochain, c’est un stade qu’il connait bien, où il a fait des bons résultats dans le passé, donc pourquoi ne pas prolonger un peu le rêve ? Moi, j’ai l’impression que je rêve depuis huit ans quand je commente les Jeux avec lui, donc ce sera un bonheur. »
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