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RDC : une journée baptisée «Journée de la colère» a été marquée par des manifestations violentes

Journée particulièrement agitée ce jeudi 30 novembre en RDC. Les forces de sécurité ont empêché les marches appelées par l’opposition pour la «journée de la colère». Le bilan provisoire est de un mort à Butembo et de nombreuses arrestations à travers le pays. Côté opposition, et côté majorité, on ne tire pas les mêmes enseignements de cette journée.

Un mort confirmé à Butembo, des blessés par balles signalés dans plusieurs villes, des dizaines d’arrestations selon la société civile. C’est le bilan provisoire de la journée de mobilisation du jeudi 30 novembre en RDC, à l’initiative du Rassemblement de l’opposition et de la société civile pour réclamer le départ du président Kabila au 31 décembre 2017.

Bilan à Kinshasa et en province

Les manifestations avaient été interdites dans la plupart des grandes villes et elles ont été réprimées, comme à Kinshasa, avant même qu’un cortège puisse se former. Comme elle l’avait annoncé la police a en effet empêché les Congolais de converger vers les points de départs prévus. Une dizaine de cadres du Rassemblement (RASSOP), dont Jean-Marc Kabund, Jean-Bertand Ewanga et Martin Fayulu ont été interpellés, plusieurs heures, et disent-ils malmenés, par la police, qui n’était pas en mesure hier soir de donner un bilan précis, alors que le calme revenait dans la ville, où les activités ont été fortement ralenties.

Même scénario dans les grandes villes de province. Justin, trente-cinq ans, militait au sein du mouvement citoyen Parlement Debout, est tombé à Furu, un quartier situé au nord de la ville de Butembo. A Kananga, le président fédéral du MR, le parti politique de Clément Kanku, a été atteint d’une balle dans la jambe. Et à Mbuji-Mayi, c’est l’enlèvement, d’abord démenti ensuite confirmé de John Mbombo, le porte-parole du Rassop. Cet opposant a été retrouvé au bord d’un ravin, battu et poignardé. Son état de santé est jugé très critique. Dans le pays, la journée de jeudi a été particulièrement marquée par des violentes répressions des manifestations anti-Kabila: à Uvira, Bukavu, Beni, Lubumbashi, Kindu et ailleurs, les forces de l’ordre et de sécurité ont procédé à de nombreuses arrestations et n’ont pas lésiné sur les moyens pour débarrasser les artères et les chaussées des pneus brûlés et des barricades érigées par des militants de l’opposition. Les marches annoncées n’ont finalement pas eu lieu… Ce fut une journée ville morte et toutes les activités ont été paralysées.

Echec ou réussite de cette journée de la colère ?

Côté opposition, et côté majorité, on ne tire pas les mêmes enseignements de cette journée.

Ils n’étaient qu’une poignée jeudi, en fin d’après-midi aux abords de la permanence de l’UDPS. Quelques militants, frustrés d’avoir été empêchés de manifester. Des cadres du parti aussi, que l’interpellation plus tôt de leur secrétaire général n’a pas découragés, estime Cercas Kasanda Gadjessa. «On a arrêté des militants… Un de ces jours nous allons chasser Kabila et toute l’imposture ! La marche n’a pas échoué ! Nous sommes non armés, nous faisons notre marche pacifique (mais) ils nous intimident et nous empêchent de marcher mais tant que la ville est paralysée, c’est une réussite totale », nous assure t-il.

Mais du côté de la majorité on estime que c’est la peur et la sagesse qui ont poussé les Kinois à rester chez eux comme l’explique à RFI Dounia Kilanga, secrétaire permanent du PPRD à Kinshasa. « Le peuple a prouvé qu’il n’était pas avec les rassemblements, le peuple a démontré son attachement à la patrie, pour le bien-être de ce pays ! Certains ne sont pas sortis par peur et nous félicitons la maturité politique de notre peuple…»

« La population a montré qu’elle veut des élections mais pas de trouble », estimait hier soir le chef de la police de Kinshasa pour qui la journée a été presque « normale ». Il en veut pour preuve, le cortège officiel du Premier ministre Bruno Tshibala, qui a sillonné plusieurs quartiers de la capitale sans problème dans l’après-midi, n’hésitant pas à saluer, tout sourire, les journalistes au passage.

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