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RDC : enfin, l’accord politique entre la majorité et l’opposition adopté et signé

Sous l’égide des évêques catholiques, les pourparlers directs entre les signataires de l’accord du 18 octobre et le Rassemblement, principale plateforme de l’opposition congolaise, ont débouché samedi soir à la signature d’un « accord politique global et inclusif ». Mais le document renvoie à plus tard l’examen de certaines divergences dont le sort de l’opposant Moïse Katumbi.

« Pour l’intérêt de la nation, j’ai demandé au Rassemblement de faire en sorte que mon cas ne bloque pas l’issue du dialogue », a confié, samedi 31 décembre à Jeune Afrique, Moïse Katumbi. Le sort de l’ex-gouverneur du Katanga était l’un des derniers blocages des pourparlers directs entre la principale plateforme de l’opposition et les signataires de l’accord du 18 octobre (Majorité présidentielle et une frange de l’opposition congolaise).

Après d’âpres et interminables tractations, l’« accord politique global et inclusif » a été en effet adopté au centre interdiocésain de Kinshasa. Le texte a ensuite été signé, au cours d’une cérémonie solennelle, par les représentants de différentes parties. Mais c’est sur Twitter que l’annonce de la fumée blanche longtemps attendue a été faite, quelques heures plus tôt, par Delly Sesanga, président de l’Alternance pour la République et cadre du Rassemblement.

Aux côtés de la frange de l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre, le camp du président Joseph Kabila et celui de l’opposant historique Étienne Tshisekedi sont parvenus à un accord sur la gestion consensuelle du pays jusqu’aux prochaines élections.

Seuls le Mouvement de libération du Congo (MLC) et ses alliés du Front pour le respect de la Constitution ont refusé de signer l’accord, dénonçant un « complot pour la nation ».

Kabila garde la présidence, le gouvernement au Rassemblement

Aux termes de ce nouveau compromis politique, le président Joseph Kabila, dont le second et dernier mandat constitutionnel aurait pu se terminer le 19 décembre, reste à la tête du pays. Il ne sera remplacé qu’après l’élection de son successeur. Celle-ci  interviendra d’ici fin décembre 2017. Soit quatre mois plus tôt que le délai prévu dans le premier accord signé il y a deux mois à la Cité de l’OUA, sous la facilitation du Togolais Edem Kodjo.

« On a [obtenu] l’essentiel : on a l’engagement du président Kabila à ne pas se représenter, celui de son camp à ne pas toucher à la Constitution, ni en la révisant ni en allant à un référendum (…) », a expliqué Félix Tshisekedi, cadre du Rassemblement, à la sortie de la salle des travaux.

À l’en croire, il a été également accordé à l’opposition la possibilité de « faire le bilan » de ses délégués au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et, le cas échéant, de les remplacer.

Le document consacre aussi la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. À en croire le député Delly Sesanga, qui a pris part aux derniers réglages de l’accord, cette nouvelle équipe gouvernementale sera dirigé par un « Premier ministre proposé par le Rassemblement ».

Ce point a été également l’un des blocages des pourparlers, la Majorité présidentielle souhaitant un « remaniement technique » pour permettre à Samy Badibanga, Premier ministre nouvellement investi et issu de l’accord du 18 octobre, de rester encore en place « quelques mois ».

Étienne Tshisekedi à la tête du comité national de suivi

Le compromis politique trouvé prévoit aussi la création d’une structure chargée de suivre sa mise en oeuvre  : le comité national de suivi de l’accord. Ce dernier sera aussi chargé de surveiller l’évolution du processus électoral en RDC. « Ce que le président de la République aurait dû faire pour que les élections se tiennent dans les délais constitutionnels, ce conseil sera chargé de le faire », tacle un expert du Rassemblement.

La direction de ce comité de suivi est confiée à Étienne Tshisekedi, 84 ans, président du conseil des sages du Rassemblement.

Mesures de décrispation

Quant aux mesures de décrispation politique, seuls quatre des sept prisonniers et exilés politiques emblématiques pourraient voir leur sort trouver une issue favorable. « Les parties ont pris acte avec satisfaction que les cas d’Antipas Mbusa Nyamwisi, Roger Lumbala, Floribert Anzuluni et Moïse Moni Della ont déjà été traités par la [commission de hauts magistrats], laquelle a déjà décidé soit de l’arrêt des poursuites pour les trois premiers, soit la libération pour le dernier ».

Des évêques vont poursuivre par ailleurs leurs bons offices pour que les cas de Moïse Katumbi et de Jean-Claude Muyambo, condamné dans une affaire de spoliation d’immeuble – « procès politique », selon son entourage – soient également résolus. Alors qu’une grâce présidentielle sera sollicité auprès du chef de l’État en faveur l’opposant Eugène Diomi Ndongala, condamné pour viol de mineures.

Trésor Kibangula

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