En RDC, des affrontements meurtriers ont ensanglanté Tshimbulu, dans le Kasaï-Central. Le chef traditionnel Kamwina Nsapu a été tué dans des combats contre la police, a annoncé le gouverneur de la nouvelle province. Au total, 19 personnes dont 11 policiers ont trouvé la mort dans ces affrontements. Une quarantaine d’autres personnes, dont 14 mineurs âgés de 5 à 12 ans, membres de la milice du chef traditionnel, ont été arrêtées et 4 policiers portés disparus. C’est la triste issue d’une situation qui dure depuis des mois.
On a parlé d’un illuminé, un chef traditionnel pris de folie qui aurait décidé de mettre le feu dans la province du Kasaï-Central. Pourtant, Jean-Pierre Pandi, de son vrai nom, bien qu’ayant succédé à son père sur le trône de Kamwina Nsampu, travaillait comme médecin en Afrique du Sud.
C’est à la suite d’une perquisition il y a plusieurs mois chez lui, au village, en son absence que le chef traditionnel Kamwina Nsampu avait piqué une crise. Selon lui, les agents commis à cette perquisition avaient profané son pouvoir traditionnel, et même tenté de violer son épouse.
Des barrières ont été érigées tout autour de son village, et progressivement sur l’ensemble du secteur de Tshimbulu. En début de semaine, six policiers avaient ainsi été tués par la milice du chef traditionnel.
Quelques jours plutôt, près d’une centaine de cases avait été incendiée dans un village voisin. Et vendredi, avant l’assaut final, le gouvernement avait sommé le chef Kamwina Nsampu de se rendre aux forces de l’ordre. Mais, lui, aurait exigé de se livrer à la Monusco.
Réaction des autorités
Faux, répond Lambert Mende. Le porte-parole du gouvernement dément que le chef coutumier ait proposé de se rendre à la Monusco. « C’est totalement insensé, puisqu’avant l’assaut, nous ne déplorions la perte que de cinq policiers. C’est lors du dernier assaut qu’il a tué six autres policiers. Alors je ne vois pas comment quelqu’un qui veut se rendre à la Monusco tuerait en même temps six policiers. Donc c’est probablement ces complices qui sont en train de raconter ces histoires-là. »
Pour le porte-parole du gouvernement congolais, les forces de l’ordre ont agi en état de légitime défense. « C’est lors du dernier assaut ici que nous avons perdu le plus grand nombre de policiers. Nous avons enterré 11 policiers aujourd’hui. L’affrontement de vendredi c’esst six policiers qui ont été tués plus le chef Kamwina lui-même et deux autres de ses membres. Une quarantaine de jeunes ont été arrêtés, ils vont être présentés devant la justice. Les enfants devant le juge des enfants et les adultes devant le juge ordinaire. »
Lambert Mende assure que le calme est revenu désormais. « La situation est calme. Tshimbulu a été stabilisée. Beaucoup de gens terrorisés s’étaient éparpillés dans la brousse avoisinante et les villages voisins. Le gouverneur a lancé un appel pour qu’ils puissent rentrer puisque la police est là pour sécuriser la ville de Tshimbulu. »
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