C’est ce 23 mars que le Parquet de Dakar va énoncer le verdict à l’encontre de Karim Wade, jugé depuis le 31 juillet 2014 pour « corruption et enrichissement illicite »Le pouvoir en place est bien conscient des troubles que pourraient causer une éventuelle condamnation de l’ancien ministre, investi par son parti (PDS) comme candidat à la prochaine élection présidentielle. Car Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, a été désigné samedi candidat de l’ex-parti au pouvoir au Sénégal pour la prochaine élection présidentielle. Karim Wade, 46 ans, en détention préventive depuis avril 2013, est le principal prévenu dans ce procès qui s’est ouvert le 31 juillet 2014, où il comparaît avec une dizaine de complices présumés, la plupart en liberté provisoire, pour « enrichissement illicite et corruption ». Il est accusé d’avoir illégalement acquis 178 millions d’euros par le biais de montages financiers complexes du temps où il était conseiller puis ministre de son père, ce qu’il nie.
L’ancien chef de l’Etat, bientôt 89 ans, qui n’a assisté à aucune audience, a donné rendez-vous à ses partisans au palais de justice de Dakar, où il a annoncé son intention de « commenter, sur place, la décision qui sera rendue » par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI, une juridiction spéciale). Le verdict de la Cour n’est pas susceptible d’appel, une disposition critiquée par ses partisans et les organisations de défense des droits de l’Homme.
L’un des avocats de Karim Wade, Me Amadou Lamine Sall, lors d’un meeting du PDS, dimanche 15 mars, à Guédiawaye s’est lui aussi essayé à la déclaration belliqueuse : « Si Macky Sall fait emprisonner Karim Wade, il ne passera pas une seule nuit de plus au palais ». Cet ancien ministre de la justice s’est mué en lanceur d’appel à la « résistance », qualifiant le chef de l’Etat, Macky Sall, de « peureux, incompétent, incapable et impuissant ». Avant de conclure : « Nous ferons face à lui. Que tout un chacun sort son bâton, gourdin, cuillère, pilon…pour la résistance ». Le lendemain, Amadou Lamine Sall, a été convoqué par la section de recherche de Colobane. Placé en garde-à-vue, il a été placé en détention, lui aussi, à la prison de Rebeuss auprès de son client, Karim Wade.
En prévision du verdict et d’éventuels troubles, la sécurité a été renforcée à Dakar, après l’arrestation de membres et responsables du PDS, dont l’ex-ministre de la Justice, El Hadj Amadou Sall, également avocat de Karim Wade, pour offense au chef de l’Etat et atteinte à la sûreté de l’Etat.
Comments
0 comments