L’actuel Président de la République ivoirienne a été investi le 22 mars par son parti comme candidat à l’élection présidentielle d’octobre prochain.Alassane Ouattara, 73 ans a été investi dimanche au Palais des sports de Treichville, un quartier d’Abidjan. Plus de 10.000 sympathisants avaient pris d’assaut le palais pour ce congrès extraordinaire aux allures de plébiscite car il n’avait pas de concurrent. Pour son discours d’orientation, le secrétaire général par intérim, Amadou Soumahoro, a résumé le bilan de la gouvernance du président Alassane Ouattara de son premier mandat.‘’En quatre ans, le président Alassane Ouattara qui a accéder au pouvoir dans les conditions que tout le monde sait, a réussi à redresser le pays qui était sangsue. Avec le programme présidentiel d’urgence, il a géré les effets de la crise postélectorale avec des mesures courageuses pour restaurer l’autorité de l’Etat et mettre en pratique son programme de gouvernement « Vivre Ensemble » », a déclaré M. Soumahoro. Un bilan, selon lui, qui plaide, ‘’largement », en faveur du candidat Alassane Ouattara. ‘’Le bilan est là, palpable, visible avec les nombreuses réalisations socio-économiques en si peu de temps qui ont fait de notre pays, un pays sur la voie de l’émergence ‘’ a-t-il souligné. Selon M. Soumahoro, l’unanimité étant faite autour de la candidature unique du chef de l’Etat Alassane Ouattara, dans le cadre du Rassemblement des Houphouetistes pour la Paix (RHDP, coalition au pouvoir), il appelle ‘’les autres partis frères à une convention pour l’investiture du Dr Alassane Ouattara dans les plus brefs délais ». Les travaux qui ont suivi, essentiellement, marqués par des lectures de motions et résolutions, ont appelé au rassemblement ‘’autour de Alassane Ouattara pour une Côte d’Ivoire qui gagne » dans le cadre d’un second mandat.
Après une décennie de crise politico-militaire marquée par une partition du pays, cet ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) peut se vanter d’une vraie réussite économique en quatre ans au pouvoir. Sous sa houlette, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a retrouvé une forte croissance, d’environ 9% annuels entre 2012 et 2014, soutenue par un investissement public fort. L’opposition, elle, dénonce une mauvaise répartition des fruits de la croissance. Le président peut également se flatter d’avoir accompagné l’apaisement de la Côte d’Ivoire. Plus de 3.000 personnes étaient mortes dans les violences postélectorales de décembre 2010-mai 2011. Mais son bilan en matière de réconciliation reste critiqué. La commission « Vérité et réconciliation », censée provoquer une catharsis par l’audition de victimes et de leurs bourreaux, n’a débouché sur rien de concret. De même, aucun cadre pro-Ouattara n’a été inquiété pour son rôle dans la récente crise alors que les deux camps ont commis des exactions, nourrissant les accusations de « justice des vainqueurs ». Alassane Ouattara est également accusé par ses détracteurs de « verrouiller » le processus électoral, selon les termes de l’ex-président de l’Assemblée nationale sous l’ère Gbagbo, Mamadou Koulibaly, qui dénonce une volonté de « se garantir une victoire trop facile ».
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), allié du RDR, a décidé de ne pas présenter de candidat en octobre pour garantir la victoire du président sortant, au nom d’un hypothétique renvoi d’ascenseur en 2020, provoquant la colère de certains de ses cadres. Quant au Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo, on ne sait s’il présentera un candidat.
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