Au Burkina Faso, le procès devant la Haute cour de Justice du dernier gouvernement de Blaise Compaoré a été de nouveau renvoyé à lundi prochain, le temps que les anciens ministres fassent appel à de nouveaux avocats. Ce lundi 8 mai, en effet, il y a eu un incident d’audience et tous les avocats de la défense ont décidé de boycotter le procès.
Lundi matin, les avocats, ont soulevé des exceptions d’inconstitutionnalité sur deux points. D’abord, la Haute cour de Justice ne prévoit pas le double degré de juridiction. Aucun recours n’est possible.
« Même Hissène Habré avait le droit de faire appel », a lancé à la barre l’ancien bâtonnier Mamadou Traoré.
Le deuxième problème, selon les avocats, concerne la loi sur la Haute cour de Justice. Elle a été révisée après la chute du régime de Blaise Compaoré. Les ministres n’étaient donc plus en fonction et c’est, selon eux, contraire au principe de non-rétroactivité de la loi.
Les avocats ont donc saisi le Conseil constitutionnel et demandé à la Haute cour de Justice de renvoyer le procès, le temps que le Conseil constitutionnel donne son avis. La Haute cour de Justice refuse. Le Conseil constitutionnel s’est déjà prononcé en déclarant la loi sur la Haute cour, conforme à la Constitution.
« La Haute cour de Justice n’a pas à se substituer au Conseil constitutionnel », s’insurgent les avocats. Ils se sont alors tous levés comme un seul homme.
« S’ils veulent condamner les accusés, qu’ils les condamnent sans nous. Et c’est tout », déclare Maître Mamadou Traoré.
A la reprise de l’audience, la Haute cour a donné jusqu’à la fin de la semaine aux accusés pour qu’ils trouvent de nouveaux avocats.
Devant les Chambres africaines, Hissène Habré, accusé de crime de guerre, a eu le droit à l’appel!… (Mamadou Traoré)
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