Cela fait plusieurs mois déjà que les étudiants boursiers camerounais au Maroc traversent un épisode de plus en plus invivable. Ces derniers sont toujours dans l’attente du paiement de leur complément de bourse pour le compte de l’année académique 2014-2015, qui devait être versée depuis lors par l’État camerounais. Selon le président de l’association, l’arrivée du complément de bourse a connu un retard énorme comparé aux années précédentes où il arrivait pratiquement en début de chaque année universitaire (avec déjà des retards), et permettait ainsi aux étudiants de pouvoir démarrer l’année universitaire avec le matériel scolaire adéquat.
Ces étudiants qui ont laissé leur famille au Cameroun et couru à la poursuite de l’excellence scolaire, et surtout comme les « ambassadeurs scolaires» du Cameroun au Maroc et dans le monde, se retrouvent ainsi livrés, seuls, à leur sort. Ils n’ont plus avec eux, depuis plusieurs mois, et ce chaque matin en se réveillant, que le seul espoir que leur situation se soit améliorée dans la nuit et que quelqu’un puisse leur dire la phrase salutaire : « la bourse est débloquée ! »
En dépit des multiples démarches et appels engagés, aussi bien par ces derniers que par l’ambassade du Cameroun au Maroc, aucune solution jusqu’au jour d’aujourd’hui. N’ont-ils pas assez parlé/crié ? N’ont-ils pas assez appelé ? N’ont-ils pas assez écrit ? Que n’ont-ils pas assez fait ? Les étudiants n’ont-ils pas assez pleuré ? Et, avaient-ils d’ailleurs besoin de faire quelque chose pour avoir leur bourse ?
Que pouvons-nous attendre d’un étudiant qui n’a pas la ressource financière nécessaire pour subvenir à ses besoins ? Qu’attendre d’un étudiant qui, dans un pays inconnu, si loin de sa famille, se retrouve démuni, privé de sa bourse, élément vital pour sa survie et son quotidien ? Qu’attendre d’un tel étudiant, si ce n’est qu’il se lasse et arrive hélas à l’ultime décision, l’abandon de son ambition, de sa motivation et ses rêves ?
Et quand on se rend compte de qui sont ces étudiants au départ, oui en effet quand on se rend compte que les dits étudiants sont, dans leur quasi-totalité, les meilleurs du pays à la fin du lycée, les « génies » du BAC,…dire que c’est désolant, honteux et indigne, n’est qu’un euphémisme.
Et pourtant ils n’ont pas baissé les bras. L’ambassade aussi. Depuis plusieurs mois, les appels, les lettres, les réunions, les messages, les appels au secours. Il y a à peu près une semaine, le président de l’association a donné une interview à l’Oeil du Sahel, un journal camerounais. L’interview a ensuite été reprise par plusieurs autres médias. Morceau choisi, qui résume d’ailleurs bien le titre de l’article et celui de l’interview de départ:
« Un étudiant qui ne peut payer son transport, qui ne peut se nourrir et qui ne peut s’endetter, aura recours au Call Center à temps plein pour subvenir à ses besoins. Cela crée une déconcentration dans les études, et vu que dans certaines facultés et écoles ici, les absences sont notées, il est facile de prévoir que des étudiants abandonnent leurs études ». Pourtant des étudiants qui au départ, et encore une fois, sont les meilleurs de leur pays.
La semaine dernière, dans un article sur le site, nous posions la question « qui est responsable des problèmes de notre éducatif ? » L’État ? Les enseignants ? Les étudiants ? Les parents ? À ce débat les réponses furent nombreuses, notamment sur notre page Facebook où l’article en question a recueilli plus de 1000 « j’aime », accompagnés de dizaines de commentaires.
Aujourd’hui, encore, et dans cette situation particulière, nous aurions aimé avoir des réponses à ces questions (mais qui nous les donnera ?) : « pourquoi les étudiants et stagiaires camerounais au Maroc, depuis plus d’an, depuis tant de mois, n’ont toujours pas eu leur complément de bourse » ? La faute à qui ? À l’État ? À un ministère en particulier ? À une personne en particulier ? À quel niveau se trouve ce blocage ?
S’il pouvait y avoir des réponses à ces questions. Mais qui nous les donnera ? En tout cas, champions, nous pouvons au moins contribuer à faire connaitre davantage cette situation, pour que si blocage il y a quelque part, certainement à tort, que cela soit porté à l’oreille de qui doit les débloquer. Et vous savez comment ça fonctionne de nos jours sur Internet : le partage. Facebook, Twitter,…ne vous fixez pas de limite. Partagez ! Et ce peu importe le pays d’où vous venez. Car avant tout, nous avons quelque chose qui nous unis : la solidarité entre étudiants, la volonté de voir nos pays évoluer, changer, émerger.
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