« Ode à ceux qui ont tout risqué et qui pour la plupart y sont restés… »
Nous venons de tous les coins vers ces terres d’exil, avec pour seul bagage le rien de nos cerveaux, la force de nos aspirations et le courage de nos rêves. Nous sommes le rien d’un absolu rêvant, promis à l’arbitraire et au hasard…
Entassés dans des bateaux de fortune, dans les soutes de trains, les soutes et trains d’atterrissage d’avions, nous traversons le monde de nos mouvements perpétuels, comme vous le faisiez jadis, avec nos moyens d’aujourd’hui. Tournant autour du même axe, pour trouver un point de chute…
Certaines bouches expriment le rejet, la crainte de submersion et nourrissent le mouvement répulsif autour duquel se scelle nos destins noueux. Mais parfois, la tendresse d’un regard, la justesse d’un geste expriment notre humanité… chacun de nous porte l’autre en lui.
Acteurs isolés de théâtres encombrés de la multitude de déséquilibres planétaires, qui nous ont éloignés nos sources premières, nos sources primaires, nos terres nourricières, asséchées, qui de loin observent les hésitations de nos moindres gestes.
Hors de chez nous, horde chez vous… Chez vous, chez nous, personne n’emportera quelque portion de terre quand tout sera fini!
© Correspondance : Guy Moukouri
Document préalablement publié sur ce lien http://diedelap.unblog.fr/2015/05/18/le-murmure-de-la-mediterranee/
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