Le nouveau président nigérian ancien chef de la junte militaire se veut un nouveau chantre de la démocratie
Au cours des 50 dernières années le Nigéria a connu 8 coups d’Etat et près de 7 autres tentatives qui se sont soldées par des bains de sang. Muhammadu Buhari général à la retraite âgé de 72 ans, est donc devenu mardi 31 mars le nouveau président élu du Nigeria à l’issue d’un scrutin historique et qualifié de démocratique par la communauté internationale. Il remporte l‘élection avec 15.4 millions de voix contre 13.3 millions pour le président sortant Jonathan Goodluck. Une victoire que cet ancien chef de la junte militaire doit à la montée en puissance de la secte Boko Haram dans son pays et dans la sous-région. Mais au-delà de l’enthousiasme que suscite son élection les méthodes de ce dernier lors de son passage à la tête de l’Etat ont suscité de vives inquiétudes.
De sources concordantes c’est l’âge de 19 ans, que Muhammadu Buhari rejoint l’armée. Suivent plusieurs années de perfectionnement en Grande Bretagne, puis il gravit les échelons pour devenir en 1980 officier général des forces armées nigérianes. Une carrière qui a notamment été accélérée par sa participation en 1966 au coup d’État mené par le lieutenant-colonel Murtala Muhammed pour renverser le régime d’Aguiyi Ironsi. Quelques années plus tard, en décembre 1983, le général Buhari prendra les rênes du pouvoir après avoir renversé le président Shehu Shagari élu en 1979. Ce passage à la tête de l’État durera jusqu’en août 1985, date à laquelle il est renversé par le général Ibrahim Babangida. Ses vingt mois de gestion du pays ont conduit de nombreuses personnes en prison, dont Fela Kuti, inventeur de la musique nigériane « afrobeat » et éminent activiste des droits de l’homme. Mais c’est l’affaire Umaru Dikko qui est l’un des épisodes les plus célèbres de la présidence Buhara. Dikko, ministre dans le gouvernement renversé, avait alors été kidnappé à Londres par les agents secrets nigérians. Un agent des douanes de l’aéroport de Stansted découvre alors dans une « valise diplomatique » à destination de Lagos, l’ex-ministre inconscient. L’incident avait provoqué une crise diplomatique majeure avec la Grande-Bretagne et quatre hommes avaient été emprisonnés pour enlèvement. La « méthode Buhari » était donc rude, dans de nombreux domaines. Selon une source rapportée par Jeune Afrique la tricherie lors d’examens universitaires pouvait conduire à une peine d’emprisonnement de vingt ans et que les fonctionnaires étaient soumis à des punitions physiques en cas de retard au travail. Pour sa quatrième candidature à une élection présidentielle l’ancien général à travers son parti Congrès pour le changement (APC). Il s’est présenté comme comme un néo-démocrate. Il a axé désormais son discours sur le respect des libertés. « Notre pays a rejoint la communauté des nations qui remplacent par les urnes un président en place au cours d’un scrutin libre et honnête », « pour moi, c’est vraiment historique ». » s’est –il empressé de souligner après l’annonce de sa victoire. Avant de conclure « Disons-le clairement: le président Jonathan n’a rien à craindre de moi», « C’est un grand Nigérian »
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