Aujourd’hui, vendredi 1er juillet, à Madagascar, les députés procèderont au vote du fameux code de la communication, attendu depuis plus d’une vingtaine d’années par la profession journalistique. Mais ce texte, initialement validé par tous les acteurs, de la société civile à la communauté internationale, a été modifié il y a 15 jours, juste avant son approbation par le Sénat. Une trahison pour les journalistes qui voient dans cette loi un véritable danger pour leur liberté d’expression et la protection de leurs sources. Jeudi, ils ont manifesté devant l’Assemblée nationale pour obtenir le report du vote et se laisser le temps de s’accorder sur un texte qui convienne à tous.
Sifflets, banderoles et masques de chirurgien sur le visage pour protester contre le musellement de la liberté d’expression. Ils étaient plus d’une centaine jeudi 30 juin à manifester. Des journalistes majoritairement, mais aussi quelques blogueurs et simples citoyens.
Ce code de la communication, qui doit être voté aujourd’hui, serait liberticide, d’après eux, pour la population malgache. Cet activiste des réseaux sociaux est très inquiet : « La loi passée, je ne pourrai plus critiquer le président de la République, la manière dont il dépense les deniers publics à des fins personnelles, comme par exemple il a acheté une robe à 25 millions d’ariary pour la première dame. Donc on va aller en taule pour ça ».
« Une adoption à la va-vite pour empêcher le débat », voilà aussi ce que récusent les protestataires. Jeudi, ils ont tenté de convaincre les députés de ne pas voter ce texte. En vain.
Le journaliste Fetra Rakotondrasoa est le porte-parole du Mouvement des journalistes pour le code de la communication : « La négociation avec l’Assemblée nationale a échoué. Jusqu’à maintenant, les journalistes n’ont pas encore la certitude que le code de la communication est rejeté ou ajourné. Donc on a décidé qu’il n’y aura pas de presse écrite qui sort demain, pas de journal télévisé. Il n’y aura pas de journal radio ».
Journée sans information donc, en guise d’ultime protestation. Jeudi soir dans un communiqué, le Groupement des éditeurs de presse d’information et du multimédia de Madagascar (Gepimm), affirmait que l’adoption de ce texte conduirait à « une rupture inévitable et irréversible du dialogue » avec l’Etat.
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