« Faites-vous dépister ici, c’est gratuit !» C’est en ces termes que Doline Ndjang, conseillère psycho-sociale, interpelle les passants à l’entrée du marché du Mfoundi, côté Sni, ce mardi à Yaoundé. Lorsque l’usager veut résister, la dame remarquable par sa blouse blanche ajoute : « C’est encore mieux de connaître son statut ». Dans cette opération de charme, certains l’envoient se balader, tandis que d’autres marquent une escale. C’est le cas de Sylvester Afongalh en service au ministère des Finances. En quelques minutes, l’homme serré dans un costume sombre se fait prélever. « Il faut toujours faire des contrôles. Je le fais tous les trois mois. Donc je n’ai pas peur. Car le sida ne tue plus», confie-t-il.
Et pour ces personnes soucieuses de leur état de santé, le Comité national de lutte contre le Sida (Cnls) a déployé sur place, un laboratoire mobile. Une infirmière préleveuse reçoit les volontaires s’étant préalablement enregistrés. Et 15 minutes après, c’est dans un Coaster blanc, estampillé « Unité mobile de lutte contre le Vih/Sida » que les résultats sont connus, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes. Dans la voiture, explique Aristide Flore Tchuendem, chef de l’unité, il y a une assistante et un conseiller psycho-social. « Les personnes séropositives sont confiées à l’assistante psycho-sociale qui les envoie dans une structure de prise en charge. Nous prenons le numéro de téléphone du patient pour pouvoir s’assurer plus tard qu’il y est allé. Sa mise sous traitement suit sans tarder », détaille la dame. Et jusqu’à 12h hier, près de 50 personnes avaient été dépistées.
L’activité est organisée dans le cadre du « Mois camerounais contre le sida », en prélude à la célébration le 1er décembre de la Journée mondiale de lutte contre cette affection. Si les unités mobiles ne sont pas visibles à tout bout de champ à Yaoundé, par exemple, c’est parce que cette nouvelle opération du Cnls n’est pas comme les autres. « Il a été demandé aux directeurs généraux et même aux particuliers de solliciter l’organisation d’une séance de dépistage de son personnel. C’est en fonction de ces demandes que nous élaborons un programme de dépistage. C’est pour cela que les unités mobiles ne peuvent pas être visibles à tout point de rue», confie Jean Bosco Elat, secrétaire permanent du Cnls. Et la bonne nouvelle c’est qu’après le 1er décembre, ces dépistages gratuits et le déploiement des unités mobiles vont se poursuivre, à travers le triangle national. Ce mercredi d’ailleurs, l’unité mobile sera au lieu dit Tradex éléveur.
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