Il est de plus en plus clair que pendant que notre pays traverse des moments difficiles, et que nos populations de l’extrême nord et du nord sont harcelés sans cesse par des individus se réclamant de la secte Boko Haram ; Certaines cervelles sans doutes bien avisées se prennent à confondre patriotisme et motion de soutien tacite au président de la république et à son gouvernement. Toute critique est presque jugée antipatriotique. Il ne serait pas impossible que dans ce climat le président de la république essaie de faire accepter l’inacceptable et profite de cette récente popularité pour imposer des reformes non consensuelles.
Certaines formations se laisseraient même courtiser nuitamment (comme l’impose la tradition) pour une entrée au gouvernement afin d’accompagner encore plus la politique laxiste et médiocre du régime renouveau, qui après avoir créé les conditions qui ont permi que nos populations sombrent dans la désolation, pourrait tout aussi bien en sortir renforcé malgré son échec sur le terrain.
Tout d’abord il faut noter que nos forces de défense républicaine sont absolument à féliciter pour la bravoure démontrée au front et leur aptitude tactique de réaction leur a permis d’eviter qu’une seule parcelle du térritoire Camerounais ne soit occupée par des terroristes. Certes il y a en cela eu une bonne politique sécuritaire qui a permi que le Cameroun se dote d’une armée capable de faire face à une menace terroriste ou militaire extérieure dont l’objectif serait de partitionner notre territoire. Et pour cela on peut en effet souligner qu’au moins sur ce point le président de la république n’a pas manqué à ses obligations. C’est aussi le devoir d’une opposition constructive. Mais cela n’efface en rien les 32 années de délaissement du nord du pays, constatées récemment – et hélas tardivement – par notre président de l’assemblée nationale dans une tribune largement médiatisée. En effet cela est d’abord et avant tout un aveu terrible de l’échec de la politique de l’équilibre régional, car le fait de sonder les ethnies pour des nominations au gouvernement ou aux postes stratégiques n’a jamais permi de développer une région et de s’en assurer le soutien infaillible, bien au contraire. L’opprobre est jeté sur les cadres de cette région qui doivent justifier que malgré leur influence n’arrive pas à orienter le développement vers leur région. Que peuvent réellement les élites du grand nord face à Boko Haram ou bien que valent leur motion de soutien si ce n’est pour tenter de se faire reconduire dans les arcades du pouvoir et éviter toute suspicion. Lorsque le président de l’assemblée dit Boko Haram est parmi nous, peut-être essaye-t-il de dire à sa famille politique : « Nous sommes nous RDPC tous des Boko Harams car nous n’avons aucune réalisation sérieuse en 33 ans et nous avons complètement délaissé l’extrême nord ».
La vraie posture républicaine consiste à soutenir les populations et à soutenir l’armée nationale tout en laissant au président de la république et à son gouvernement le soin d’assumer les échecs de leur laxisme incurable saupoudré à l’ensemble des régions. Oui c’est être patriote de soutenir les populations, oui c’est être patriote de soutenir notre armée, mais c’est encore mieux de rester vigilant et exigeant envers nos dirigeants et surtout pas leur donner un chèque en blanc. Dans le même registre les Nigérians s’apprêtent à infliger une correction politique à Goodluck Jonathan Ebélè, qui est acculé de toute part ; l’ancien président Obasanjo vient d’ailleurs de démissionner de son parti après avoir déchirer sa carte publiquement. Ce dernier accuse Goodluck Jonathan d’être incompétent face à Boko Haram, il a également apporté son soutien à Muhammadu Buhari l’opposant. Si donc les nigérians ne signent pas des motions à l’incompétence pourquoi au Cameroun faut-il soutenir la médiocrité et appeler cela du patriotisme. Pourquoi donc songer à entrer dans le gouvernement de Biya et appeler cela l’esprit républicain. Que ceux qui souhaitent se mettre dans une posture de compromission, sachent bien qu’ils n’échapperont pas à l’addition et au partage du bilan de Monsieur Biya.
En tant que républicain, Je m’incline devant les dizaines de concitoyens massacrés à Fotokol par Boko Haram, Je m’incline devant ceux de nos militaires tombés sous les balles des terroristes et j’invite tous les compatriotes à en faire autant. Mais je le dis haut et Fort #Je Suis Fotokol mais je ne suis pas Biya.
Loic MPANJO
Upéciste Pensant
Président du Think Tank Kamerun Initiatives
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