Après un faux départ 24 heures plus tôt, la Russie a étrenné dans la nuit de mercredi à jeudi son nouveau cosmodrome Vostochny, situé à l’extrême est du pays. Une première étape pour remplacer le mythique port spatial de Baïkonour, au Kazakhstan, depuis l’éclatement de l’URSS. C’est de là que s’étaient élancés Gagarine, Spoutnik et aujourd’hui encore les cosmonautes vers la Station spatiale internationale (ISS).
Sous les yeux de Vladimir Poutine, à 2h01 TU, une fusée Soyouz 2.1a s’est élancée pour la première fois du cosmodrome Vostochny.
Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. Le projet a été lancé en 2007 pour s’affranchir de la dépendance envers le Kazakhstan où se trouve le cosmodrome historique de Baïkonour depuis la fin de l’URSS. Il a fallu neuf ans et une restructuration du secteur spatial russe pour mener à bien la construction de Vostochny, minée par la corruption.
Ce premier lancement intervient 55 ans après le vol du premier homme dans l’espace et ce n’est pas un hasard. En cette année Youri Gagarine en Russie, les équipes de l’agence spatiale Roscosmos ont mis les bouchées doubles ces derniers mois pour tenir les délais.
La fin de Baïkonour ?
La mission de Soyouz était moins symbolique. La fusée doit mettre en orbite un satellite scientifique, Lomonossov, chargé d’étudier les rayons cosmiques de haute énergie.
De la science fondamentale qui ne fait cependant pas oublier des considérations plus terre à terre. Notamment celle du devenir de Baïkonour, où travaillent aujourd’hui 10 000 personnes et où vivent 70 000 habitants. Une ville entière consacrée au spatial qui pourrait bien mourir avec le retrait progressif de la Russie. Mais Baïkonour a encore un peu de temps. La Russie s’est engagée à utiliser le site jusqu’en 2050.
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