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La CPI condamne le jihadiste Al Mahdi à neuf ans de prison

La Cour pénale internationale (CPI) a rendu mardi un jugement historique contre le jihadiste malien Al Mahdi, qui a reconnu avoir détruit des mausolées protégés à Tombouctou.

Neuf ans d’emprisonnement. La Cour pénale internationale (CPI) a rendu mardi 27 septembre un jugement historique contre Ahmad Al Faqi Al Mahdi, le jihadiste malien ayant reconnu avoir détruit des mausolées protégés à Tombouctou, au Mali, en 2012. Ces mausolées étaient classés au patrimoine mondial de l’humanité.

« M. Al Mahdi, le crime pour lequel vous avez été reconnu coupable est très grave », a affirmé le juge Raul Pangalangan : « La chambre vous condamne à neuf années de détention ». Un peu plus tôt, les juges avaient conclu que l’accusé était coupable de la destruction de mausolées dans la ville malienne de Tombouctou, étant donné « sa participation directe à de nombreux incidents et son rôle en tant que porte-parole pour justifier les attaques dans les médias ».

L’accusation avait requis entre neuf et onze ans de détention, soit une peine reconnaissant à la fois la gravité du crime et la collaboration de l’accusé. La défense s’était engagée à ne pas interjeter appel si la peine décidée par les juges suivait ce réquisitoire.

« Avertissement à ceux qui commettent ces crimes ou envisagent de les commettre »

Aucune circonstance aggravante n’a été retenue contre Ahmad Al Faqi Al Mahdi. Plusieurs circonstances atténuantes ont été prises en compte : l’admission de culpabilité d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi, sa coopération, son empathie pour les victimes et ses remords ainsi que sa « réticence initiale à commettre les crimes ».

Après avoir plaidé coupable à l’ouverture de son procès, cet homme aux petites lunettes avait demandé pardon à son peuple, assurant être « plein de remords et de regrets ». Disant avoir été à l’époque « sous l’emprise » de groupes jihadistes, il avait appelé les musulmans du monde entier à résister « à ce genre d’actions ». Cette peine « donnera un avertissement à ceux qui commettent ces crimes ou ceux qui envisagent de les commettre, qu’il s’agit d’un crime sérieux », a affirmé la procureure Fatou Bensouda à l’AFP : « C’est un crime de guerre et ils seront tenus responsables ».

Ce procès, le premier pour destruction de biens culturels, a vu une avalanche d’autres primeurs : premier accusé à reconnaître sa culpabilité, Ahmad Al Faqi Al Mahdi est le premier jihadiste à être jugé à La Haye et le premier accusé dans le cadre du conflit malien.

Les experts et les Nations unies espèrent que le jugement « mettra fin à l’impunité » pour la destruction de biens culturels, alors que de nombreux sites sont régulièrement détruits en Irak ou en Syrie.

Mais même si la liste des sites en danger ne cesse de s’allonger, d’autres poursuites ne seront pas évidentes. Ni l’Irak, ni la Syrie n’ont signé le Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI. Sans décision de l’ONU, aucune enquête n’est possible.

Avec AFP

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