Candidats et opposants gabonais, Jean Ping et Guy Nzouba ont décidé de déposer un recours pour empêcher ABO de participer à la présidentielle.
Les avocats de l’ex-président de la Commission de l’Union africaine – et ancien beau-frère du chef de l’État – Jean Ping, et de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, se sont rendus lundi à la Cour constitutionnelle. Objectif : faire refuser la candidature d’Ali Bongo Ondimba au motif que celui-ci est inéligible. Par ailleurs, selon l’opposition, plusieurs milliers de recours avaient été déposés la semaine dernière devant la Commission électorale nationale (Cenap) pour empêcher le président élu en 2009 à la mort de son père, Omar Bongo Ondimba, de briguer un second mandat. Cela a été en vain, la Cenap ayant validé au total quatorze candidatures, dont celle d’Ali Bongo. Pour les détracteurs du dirigeant gabonais, celui-ci est un enfant nigérian adopté par l’ancien président Omar Bongo à la fin des années 60. Ils l’accusent d’avoir falsifié son état civil. À leurs yeux, il ne peut donc pas être président en vertu de la Constitution, qui impose d’être né gabonais.
Les délais du recours respectés
La Cour constitutionnelle, ultime recours légal possible, ne pouvait être saisie « que par un candidat » à l’élection, dans les 72 heures suivant la publication de la décision de la Cenap, délai qui expirait lundi soir. La juridiction suprême dispose ensuite de cinq jours pour rendre sa décision. Les principaux adversaires du président Bongo, 57 ans, au scrutin du 27 août sont d’anciens caciques du régime passés dans l’opposition, comme Jean Ping, 73 ans, Guy Nzouba Ndama, bientôt 70 ans, ou encore l’ancien gouverneur de la Banque des États d’Afrique centrale, Casimir Oye Mba, 74 ans. Lundi, opposition et société civile ont réclamé la libération d’une vingtaine d’activistes « arrêtés et détenus arbitrairement » depuis dix jours après une manifestation anti-Bongo qui avaient rassemblé quelques centaines de personnes à Libreville. À moins de deux mois du scrutin, pouvoir et opposition multiplient les escarmouches, laissant craindre une campagne tendue dans ce pays réputé calme de 1,8 million d’habitants.
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