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mardi, avril 30, 2024
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L’étrangeté de la condition de Camerounais…par Vincent-Sosthène FOUDA socio-politologue

L’article de Hilaire Mbakop intitulé « le vrai visage de patrice Nganang » transcende de loin le cas Patrice Nganang, pour toucher l’homme tout entier et l’être camerounais en particulier. Cet article lui-même vient à la suite de nombreuses sorties de monsieur Nganang visant le Prof Joseph Achille Mbembé. Il est l’expression de la peur du lendemain que vivent ceux qui sont sortis du Cameroun dans n’importe quelle condition et qui ne se résume qu’en termes d’exil. Qu’ils soient nés sous Ahmadou Ahidjo où qu’ils aient grandi sous Biya. Qu’ils aient connu la colonisation ou qu’ils soient nés en post-colonie.

Leurs différences sociales, politiques, idéologiques sont exacerbées par la concurrence d’être les seuls à pouvoir légitimement bénéficier de la mendicité déguisée que représente le fait de sortir du Cameroun, de bénéficier d’une bourse ou d’un mariage. Tout cela transparaît dans cet article. Les arrivants qui se retrouvent « des obligés » de tel ou tel institut, de tel ou tel compatriote, des obligés d’hier ou des accueillis d’aujourd’hui dont l’ingratitude rentre dans le même domaine. Les conflits sont légion, Manu Dibango, Francis Bebey ou Eboa Lotin, Roger Milla, Tokoko Jean-Pierre, Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Jean-Godfroy Bidima, Fabien Eboussi Boulaga, Abel Eyinga, Paul Biya. Il est difficile d’être Camerounais hors du Cameroun parce qu’il est impossible d’être Camerounais au Cameroun. Nous quittons le Cameroun avec notre puanteur, l’habitus bourdieusien est là, c’est-à-dire cette sorte de soumission immédiate à l’ordre qui incline à faire de la nécessité une vertu, c’est-à-dire à refuser le refusé et à vouloir l’inévitable. Nous quittons le Cameroun avec une autre idée, celle de l’espionnage et du contre-espionnage, plus qu’une idée c’est une manière d’être que nous avons enracinée en nous.

Que celui qui n’a jamais lorgné par le trou d’une serrure lève le doigt !

Nous arrivons donc dans les pays qui nous accueillent, en voulant garder nos habitudes d’Ewondo-camerounais, de Bassa-camerounais/de Bana-Camerounais/de Yambassa-Camerounais/ de Bafang-Camerounais / de Moundang-Camerounais/ d’anglophone-camerounais/ de francophone-camerounais et de Camerounais-Camerounais assimilé. Une fois installés, les Camerounais aiment se retrouver dans leur réunion pour parler du village et de leur Cameroun transporté dans leur cantine souvent en « catimini », croient-ils ! Ils sont donc, nous sommes donc incapables d’être simplement camerounais dans le monde et en nous-mêmes.
Oui, je sais que vous avez du mal à me suivre et c’est bien ainsi, car j’aurai alors en fin de compte fait preuve de beaucoup de merveilles intellectuelles. Je voudrais vous tordre le cou avec ma masturbation intellectuelle. Je m’explique : j’aborde ici avec le secours de mon extraordinaire organe de virilité un sujet absurde en sachant que cela ne pourra jamais vous aider à construire quoi que ce soit de concret, de réel, mais qu’en cheminant ensemble peut-être sortirons-nous tous de cette étrangeté. De quoi s’agit-il dans les faits ? L’étrangeté du Camerounais au monde découle déjà de la connaissance a posteriori qu’il a du monde. Du point de vue anthropologique et si l’on est kantien cela veut dire que nous (comme homme) connaissons le monde après coup : l’homme est installé dans le monde de manière à l’atteindre après coup. Il « vient au monde ». Si nous partons de ce principe alors initialement l’homme est exclu du monde. Le Camerounais vit quant à lui une double exclusion. Les structures sociales, économiques, politiques sont construites pour le tenir hors du monde, c’est ce qui justifie l’absence et/ou la fermeture des lieux de culture, d’instruction et de formation de l’esprit. L’éveil à soi-même au Cameroun se vit comme un enferment ; voilà pourquoi Patrice Nganang né à Yaoundé enferme dans l’ignorance Hilaire Mbakop né à Bangangté. L’opposition ici est entre la ville (signe de réussite) et la campagne (signe d’échec a priori). Nganang se retrouve confronté à la même situation face à Achille Mbembé arrivé aux Etats-Unis une quinzaine d’années avant lui, qui a fait ses preuves sur le plan universitaire et qui a choisi de soutenir le Congolais Alain Mabanckou au détriment de son compatriote. L’accueil pour les uns et les autres est ce qui donne sens à l’existé et à l’existence. Son absence relègue les uns et les autres à la périphérie de la vie, la brousse pour certains, le retour au Cameroun pour d’autres. Mbembé refuse de rédiger une lettre de recommandation pour Nganang et le voilà reclus au Cameroun collectant des sous auprès des plus pauvres que lui ! Nganang endoctrine Tagne et le confine à la misère. « Finalement, il réussit à fléchir la volonté de Tagne. Jusqu’aujourd’hui, ce dernier pâtit de ce sale coup. J’essayai en vain de l’amener à mettre des garde-fous. Il semblait être hypnotisé par une force surnaturelle. » (Article de Hilaire Mbakop). Ce qui est vrai pour ces derniers l’est aussi pour Mongo Beti qui accueilli en France Ferdinand Oyono, ce dernier demandera plus tard au nom du gouvernement camerounais qu’il représente l’expulsion de Mongo Beti de France. Célestin Monga en a souffert, Eugène Nyambal en pâtît. J’ai vu Franklin Nyamssi y perdre tout son latin !

Les Camerounais semblent donc construire l’étrangeté de leur rapport au monde tout en subissant le monde duquel ils sont exclus par la construction historico-politique de leur pays. Tout semble séparer deux entités d’une même matrice le Camerounais et l’autre la matrice étant le monde. Ce n’est pas le monde qui est étrange ni même l’homme, c’est le rapport que l’homme camerounais établit avec l’autre qui n’est pas lui, qui est étrange. Cette relation suspicieuse est un construit historique et politique, résultat de longues brimades et autres frustrations. La société camerounaise n’a donc pas engendré l’homme révolté, mais l’homme sodomisé par les cornes de sa propre virginité suivant l’expression de Salvador Dali. Un homme non accompli, frustré et finalement non existant, il s’interdit la compréhension du monde, la compréhension de l’homme et l’assimilation à un espace dans lequel il se retrouve malgré lui. Camus en regardant le Cameroun et les Camerounais aurait mieux décrit l’absurdité de l’existence, car à voir le nombre de vies brisées, le nombre de mémoires piétinées, le nombre de carrières déshonorées, Sodome et Gomorrhe seraient le paradis sur terre.
Aujourd’hui, il y a une invite, celle de la prise de conscience de cette étrangeté afin qu’elle se mesure à l’impossibilité de rendre au monde et à son prochain comme de sa propre existence, ce regard qui libère pour parler comme Levinas. Soit alors, il renonce à répondre de sa condition. Refuser de répondre de sa condition c’est renoncer à sa propre existence. Voilà la situation du Camerounais jeté au monde aujourd’hui.

Il est temps de mettre un terme à ce jeu qui n’a qu’assez duré, où le cochon en mal de gras se hisse au carrefour de nos occupations, nous en détourne et nous tient captifs de ses rondeurs et de son mal-être. Notre pays ne mérite-t-il pas mieux ? Notre esprit est-il donc si oisif ? Le mal dont nous souffrons collectivement nous confine sur le bas-côté de la raison et du devenir de l’humanité.
Pourquoi l’ego qui est l’habitacle de notre moi peut-il ainsi envahir l’espace public ? Avec lui ce que l’inconscient a de plus abject : tribalisme, viol, harcèlement, médisance, menterie, etc.

Il est bon d’être fier de ce que l’on est individuellement et de mettre l’individu au service du collectif, car la rencontre du moi avec l’autre est un enrichissement. C’est donc un crime d’envahir l’espace public, de l’empoisonner avec de la « fiote ». On ne se masturbe pas en public, je le tiens de mon père qui le tenait de son propre père et aujourd’hui nous allons chez les psychiatres pour qu’ils nous l’apprennent. Dans la masturbation, l’autre est tout simplement ignoré, c’est donc une activité qui ne concerne que nous et notre organe. L’irruption de la masturbation fût-elle intellectuelle dans l’espace public est d’un égocentrisme démesuré ! Il est de ce fait normal que je sois heurté par cette impudeur.

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