Une association, qui revendique environ 200 membres, a demandé, l’an dernier, son immatriculation au registre des sociétés. Après les protestations de certaines Eglises, sa requête a été rejetée. Mais son président, Harrison Mumia, a fait appel et obtenu gain de cause.
Ils ne croient pas en Dieu, mais au droit. S’appuyant sur une Constitution qui précise que l’Etat est « sans religion », des athées ont réussi à fonder une société, Atheists in Kenya, en février 2016.
Estimant que l’athéisme est une menace pour la paix et l’ordre, des Pentecôtistes ont demandé qu’elle soit radiée du registre des sociétés. Dans un premier temps, le garde des Sceaux, Githu Muigai, leur a donné raison. Il a « suspendu » son immatriculation… avant de faire machine arrière.
Harrison Mumai, le président fondateur de la société Atheists in Kenya, estime qu’il était grand temps que les non-croyants se manifestent : « Je suis sorti du placard parce que je connais les problèmes qu’ont les personnes athées. Mon geste a incité des athées à s’affirmer en tant qu’athées. Quelqu’un devait le faire. Et c’est tombé sur moi. »
Soutien inattendu
Il sait toutefois que l’athéisme suscite inquiétudes et incompréhensions. « On me demande si je suis un adorateur du diable. Il y a même des gens qui refusent de me serrer la main parce qu’ils me croient en relation avec le diable. Au Kenya, c’est rare qu’une personne dise ouvertement qu’elle ne croit pas en Dieu. Beaucoup de gens, quand ils font ma connaissance, se montrent étonnés, choqués même. Ils disent que mes parents m’ont mal élevé. »
Dans leur combat pour une reconnaissance légale, les athées ont toutefois pu bénéficier d’un soutien inattendu. L’Eglise anglicane, y compris l’archevêque de Cantorbéry, a estimé qu’il était souhaitable pour les chrétiens de débattre avec des gens qui ne partagent pas leurs idées.
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