Au Kenya, président Uhuru Kenyatta a été réélu, mais on attend de voir si l’opposition va déposer un recours judiciaire. En attendant, le pays reste relativement calme même si la tension reste latente. En coulisse, la communauté internationale tente de rapprocher les points de vue et d’éviter de nouvelles violences.
Le Kenya est au milieu du guet, et le moindre dérapage pourrait entraîner des violences. « Nous sommes soulagés. Le pays reste stable. Mais le processus a créé une vraie division entre deux camps. Les réconcilier s’annonce compliqué », confie un diplomate.
Point positif : l’opposition a dévoilé une stratégie non violente. « L’aile modérée de la NASA l’a pour l’instant emporté, mais jusqu’à quand ? » se demande un observateur, ajoutant que Raïla Odinga a joué un coup de maître en restant leader incontesté de l’opposition.
Pour éviter que le Kenya ne s’enflamme, la communauté internationale donne de la voix. Une quinzaine d’ambassadeurs, représentants les principaux partenaires du pays, ont fait part publiquement de leurs inquiétudes. Mais la pression s’exerce aussi en coulisse. « Ce cycle électoral met le pays en danger. Il doit s’arrêter. Uhuru Kenyatta doit donner des signes d’ouverture, Raïla Odinga lui doit rester dans le cadre de la loi », explique un diplomate.
Pour cela, la communauté internationale joue sur la réputation internationale du Kenya. « Le problème est remonté jusqu’aux sièges de l’UE et de l’ONU. Or le pays n’a pas l’habitude d’être discuté dans les instances internationales. C’est mauvais pour son image », indique une bonne source.
Le sujet pourrait ainsi s’inviter au menu du Conseil des ministres européens des Affaires étrangères, le 13 novembre. L’Assemblée onusienne pour l’environnement prévue début décembre au Kenya pourrait aussi servir d’argument de négociation aux diplomates.
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