Roch Marc Christian Kaboré doit être officiellement investi aujourd’hui à la tête du Burkina Faso. La fin d’une année tourmentée de transition après la chute de Compaoré.
Ancien baron du régime de l’ex-président Blaise Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré doit être investi mardi président de ce pays pauvre d’Afrique de l’ouest, mettant fin à une transition d’un an ayant suivi la chute de M. Compaoré.
Son élection, le 29 novembre au premier tour avec 53,46% des voix, a été saluée par la communauté internationale. Son principal rival, Zéphirin Diabré, arrivé deuxième avec 29,62% des suffrages, tout comme les autres perdants du scrutin s’étaient empressés de reconnaître sa victoire. A 58 ans, M. Kaboré va prendre la tête de ce pays à l’histoire ponctuée de coups d’Etat pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois.
Apparatchik du régime Compaoré
Les chefs d’Etat de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal, et le président Alpha Condé de Guinée -arrivé dimanche à Ouagadougou- assisteront à la cérémonie de prestation de serment et d’investiture prévue au Palais des Sports de Ouaga 2000. Plus de cinq mille officiels et partisans du nouveau régime devraient également assister à cette cérémonie dont le moment-clé sera sans doute les youyou qui accompagneront la transmission de la charge du président Michel Kafando au nouvel élu.
Kaboré, le nouveau président burkinabé élu a été un apparatchik du régime Compaoré qu’il a servi pendant 26 ans, occupant les plus hautes fonctions politico-administratives. Il a été ministre, conseiller du président, député, président du parti au pouvoir, président de l’Assemblée nationale, Premier ministre. Tombé en disgrâce, il a créé avec d’autres apparatchiks le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), avec lequel il a remporté la présidentielle du 29 novembre.
A la tête de ce pays de 17,4 millions d’habitants enclavé au coeur du Sahel, M. Kaboré doit désormais relever de nombreux défis. Selon de nombreux observateurs et analystes de la scène politique, le premier d’entre eux sera la lutte contre le chômage des jeunes. A la pointe de la lutte anti-Compaoré, la jeunesse burkinabè — les moins de 30 ans représentent jusqu’à 70% de la population — est frappée par un chômage massif endémique.
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