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Jean Ping : « La Cour constitutionnelle a retiré aux Gabonais le droit de choisir »

Samedi, au cours d’une conférence de presse, Jean Ping a qualifié d' »inique » et de « terrorisme démocratique » la décision de la Cour constitutionnelle du Gabon de valider la réélection d’Ali Bongo à la présidence.

« La Cour constitutionnelle a retiré au peuple gabonais le droit de choisir ». Quelques heures après que la Cour constitutionnelle gabonaise a validé la réélection du président Ali Bongo Ondimba, l’opposant Jean Ping a rejeté samedi 24 septembre 2016 cette décision en la qualifiant de « déni de droit ».

« En déposant un recours devant la Cour constitutionnelle, j’ai voulu être légaliste. Une fois de trop, une fois de plus, devant l’évidence du verdict des urnes, la Cour a montré ses limites à travers son incontestable parti pris. Ce faisant, elle a manqué l’opportunité de s’inscrire positivement dans l’Histoire de notre pays », a déclaré Jean Ping. « La nation a assisté à un déni de droits à travers une parodie de procédure qui s’est achevée par une grossière manipulation des chiffres. Cette décision ne rassemble pas les Gabonais et ne les apaise pas », a-t-il ajouté.

« Je ne reculerai pas », a-t-il poursuivi avant d’affirmer sa détermination « à faire triompher l’alternance et l’idéal démocratique ». Il s’est également adressé au peuple gabonais et à la communauté internationale : « J’invite le peuple Gabonais à rester vigilant en ce jour de deuil. J’invite la communauté internationale à prendre toute la mesure de la situation du Gabon ». « Battons-nous pour faire respecter le choix du peuple gabonais », a-t-il conclu.

Dans la foulée de cette allocution de Jean Ping, le président Ali Bongo, dans une interview à Reuters, a déclaré que le nouveau gouvernement comprendrait très vraisemblablement des personnalités de l’opposition. Il n’a pas non plus exclu que Jean Ping soit convié à faire partie du futur gouvernement, assurant  que « tout est possible ».

Un décision « inique » pour le camp Ping, « satisfaisante » pour le camp Bongo

Sur France 24, un peu plus tôt dans la journée de samedi, Séraphin Moundounga, ancien ministre de la Justice d’Ali Bongo réfugié en France, s’était insurgé contre la décision de la Cour constitutionnelle, la qualifiant d' »inique ».

VALIDATION DE LA RÉÉLECTION D’ALI BONGO : « UNE DÉCISION INIQUE » POUR SÉRAPHIN MOUNDOUNGA, EX-MINISTRE DE LA JUSTICE

Le même jour sur France 24, Arnauld Engandji, conseiller spécial auprès d’Ali Bongo, s’était, lui, félicité de la décision de la Cour constitutionnelle : « La Cour constitutionnelle a pu procéder au recomptage des voix et nous nous en satisfaisons. Elle a permis de montrer que le camp d’en face n’était pas beau joueur », a-t-il dit.

ARNAULD ENGANDJI, CONSEILLER SPÉCIAL AUPRÈS D’ALI BONGO : « LA FRAUDE ÉTAIT PLUTÔT DU CÔTÉ DE NOS ADVERSAIRES »

Crainte de violences

Dans la nuit de vendredi à samedi, la Cour constitutionnelle, tout en modifiant partiellement les résultats du scrutin du 27 août, a indiqué qu’Ali Bongo gardait une avance sur son rival, qui s’était proclamé élu après l’élection. Lors de l’audience à Libreville, dans une salle quasiment déserte, la Cour a indiqué qu’Ali Bongo avait recueilli 50,66 % des suffrages contre 47,24 % à Jean Ping.

Dans une allocution télévisée après la déclaration de la Cour constitutionnelle, Ali Bongo, 57 ans, élu une première fois en 2009 à la mort de son père, resté au pouvoir 41 ans, avait alors déclaré : « J’appelle tous les responsables politiques, y compris les candidats malheureux à l’élection du 27 août, à un dialogue politique ».

Un dispositif policier et militaire très important était déployé samedi dans le centre de la capitale. Les accès au centre-ville étaient parsemés de barrages de police, de gendarmerie et de l’armée, alors que les accès au palais présidentiel, sur le front de mer étaient bloqués par la Garde républicaine (GR). Les rues de Libreville étaient toutefois quasiment vides selon un journaliste de l’AFP. Signe de nervosité,des files d’attente s’étaient formées vendredi devant des banques et des guichets automatiques dans la matinée à Libreville.

Le 31 août, la proclamation de la réélection d’Ali Bongo avait provoqué des émeutes meurtrières et des pillages massifs à Libreville et dans plusieurs villes de province, traumatisant un pays plutôt habitué à la paix.

Le Gabon, petit pays de l’Afrique de l’ouest équatoriale (1,8 million d’habitants) regorge de richesses naturelles (pétrole, bois, manganèse, mines…) mais plus d’un tiers de la population est très pauvre.

Avec AFP et Reuters

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