L’humoriste franco-camerounais écope de deux mois de prison avec sursis pour son message posté sur Facebook après les attentats de janvier où il écrivait « Je me sens Charlie Coulibaly »Après les attentats de janvier en France, Dieudonné Mballa Mballa, humoriste franco-camerounais et souvent auteur de propos polémistes, avait posté un message sur son mur facebook. Il y qualifiait la marche d’unité d’ « instant magique égal au big bang qui créa l’univers ». Il ajoutait, dans ce message rapidement retiré: « Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly », associant le slogan de soutien au journal satirique Charlie Hebdo, « Je suis Charlie », au nom d’Amédy Coulibaly, qui a tué quatre Juifs dans un supermarché casher et une policière municipale. Assurant condamner » sans aucune retenue et sans aucune ambiguïté » les attentats, Dieudonné avait affirmé à l’audience qu’il avait souhaité participer à la marche à Paris, mais que sans retour du ministère de l’Intérieur qu’il avait sollicité, il s’en était senti « exclu » et traité comme un « terroriste ». Ce message était une « parole de paix », a-t-il assuré. Si l’on veut « adresser un message de paix », « il vaut mieux qu’il soit clair », lui avait lancé, sceptique, la procureure Annabelle Philippela, soulignant que des trois auteurs des attaques, Dieudonné avait choisi celui qui avait délibérément visé des Juifs. Lui avait affirmé avoir fait ce choix car Amédy Coulibaly est celui qui « met une balle dans le dos » de Clarissa Jean-Philippe, policière municipale antillaise, qui « ressemble trait pour trait » à sa propre fille. Face à un Dieudonné qui s’est défendu d’avoir voulu choquer les familles des victimes, la magistrate a étrillé le polémiste, condamné à plusieurs reprises pour des déclarations antisémites, qui tient des propos « toujours volontairement provocateurs, toujours faussement ambigus ». « il sait qu’il va faire un tollé, créer le buzz, il sait pertinemment comment il va être reçu ». Le parquet avait requis 200 jours amende à 150 euros, soit au total 30 000 euros. Une peine de jours amende implique que le condamné voit cette peine transformée en emprisonnement s’il ne s’acquitte pas de la totalité de l’amende.
Ce jeudi 19 mars, la 17e chambre du tribunal correctionnel se prononcera sur des propos extraits de son spectacle interdit en janvier 2014 « Le Mur », visant un journaliste de France Inter: « Tu vois, lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu’il ait le temps de faire sa valise. Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. Dieudonné avait expliqué ses propos par un « contexte général » de polémique l’opposant au journaliste (qui n’est pas partie civile), qui l’avait rangé dans la catégorie « des cerveaux malades » pour justifier son refus de l’inviter.
Le comédien d’origine camerounaise se voit condamné pour la première fois à une peine de prison avec sursis. Ni Dieudonné ni ses avocats n’étaient présents devant le tribunal pour le délibéré.
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