Le Secrétaire Permanent de la Plate-forme de la société civile pour la démocratie au Cameroun donne les raisons qui ont jusqu’ici poussé l’Offre orange a ne pas se prononcer au sujet de l’anticipation de l’élection présidentielle au Cameroun.
Qu’est ce qui justifie le silence de la société civile notamment de l’«Offre Orange» qui a souvent fait montre d’un grand dynamisme sur les questions politiques au Cameroun ?
D’emblée je dois vous dire que la société civile, notamment la Plate-forme de la société Civile pour la démocratie dont je suis le Porte-parole, est en train de préparer une déclaration très concrète qui sera rendue publique dans les prochains jours car nous aurons fini ce vendredi avec les consultations des comités régionaux de la Plate-forme. Il faut rappeler que la Plate-forme de la société Civile pour la démocratie, considère cette question comme très déterminante et ne saurait prendre position sans une consultation profonde de ses structures de base. En définitive, la nation camerounaise sera édifiée sur la position officielle de la société civile engagée dès le début de la semaine prochaine. En ce qui concerne l’offre orange pour l’Alternance au pourvoir, dont je suis le mandataire, nous sommes dans le même processus de prise de décision.
Elle est ensuite illégale car cette modification, qui n’aurait pour principal but que de permettre à M. Biya Paul, dans une logique vicieuse de se maintenir au pouvoir, sera contraire aux dispositions pertinentes de la CADEG (Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance) que le Cameroun a ratifié en 2012 qui en son article 23 est suffisamment claire : « Les Etats parties conviennent que l’utilisation, entre autres, des moyens ci-après pour accéder ou se maintenir au pouvoir constitue un changement anticonstitutionnel de gouvernement et est passible de sanctions appropriées de la part de l’Union : (……) 5. Tout amendement ou toute révision des Constitutions ou des instruments Juridiques qui porte atteinte aux principes de l’alternance démocratique.
Comment compte réagir la société civile particulièrement l’«Offre Orange» si on s’achemine finalement vers des élections anticipées ?
Au regard des précisions ci-dessus présentées quant à l’illégalité d’une éventuelle élection présidentielle anticipée, par ce qu’à l’offre Orange , nous restons légaliste, nous serons obligé de nous mobiliser pour faire barrage à toute tentative de violation de la constitution , et infine de violation de nos droits protégés par la CADEG. En effet, il est clair, qu’une telle démarche ne sera ni plus ni moins qu’une tentative de coup d’état électoral. Et parce que c’est un coup d’Etat, les républicains, et citoyens qui croient en la République, ne pourront qu’être appelés à faire barrage à cette initiative antirépublicaine.
Que peut réellement faire l’offre Orange pour contraindre le Président Biya à ne plus se représenter ?
L’Offre Orange avisera dès que possible et demande aux citoyens de rester en état de veille maximal. Ce n’est pas une affaire de l’Offre Orange simplement. Toute la jeunesse camerounaise qui souffre de ce Régime dont la posture quasi-criminelle est établie, est concernée. Tous ces personnes du 3ème Age que le régime a abandonné sont concernés, tous ces millions de citoyens qui subissent au quotidien les injustices de ce système sont concernés. Il est clair que nos amis du RDPC, ont de manière définitive établit leur Incapacité à gouverner le Cameroun après le règne de Biya Paul. En essayant d’imposer cette torture à Biya qui, manifestement a aussi droit à une retraite, paisible ou non, les plénipotentiaires du RDPC consacrent leur disqualification pour l’après-Biya.
Aussi, nous n’avons pas à contraindre Biya Paul à ne pas se représenter, car c’est son choix s’il veut en fin de règne être humilié par les citoyens que son régime a asservit depuis 34 ans. Les Orangistes ne sentent donc pas concernés par une éventuelle candidature ou non de M. Biya Paul en 2018. Mais nous sommes très concernés par une éventuelle modification de la Constitution qui offrirait le cadre légale (inexistant actuellement) à une élection présidentielle anticipée. Par conséquent, les orangistes entreront en mobilisation générale si une telle perspective de coup d’Etat électoral était lisible. Pour l’instant, la seule chose que nous attendons du régime de Yaoundé, c’est la mise en place d’une commission Nationale pour l’élaboration d’un vrai code électoral camerounais.
Propos recueillis par C.H.
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