Comme chaque année, les professionnels du marché de la high-tech mobile se réunissent à Barcelone (Espagne) pour le Mobile World Congress. Voici ce qu’il faut retenir de ce rendez-vous où les constructeurs présentent leurs dernières nouveautés en matière de téléphonie mobile et misent sur les technologies d’avenir.
Résultat : une désagréable impression que tous les téléphones se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Les constructeurs en sont réduit à se livrer bataille, comme jamais auparavant, sur les seules caractéristiques techniques de leurs produits, dans un concours très «geek» à qui aura «la meilleure définition d’écran», «le capteur photo le plus fin et le plus discret» ou encore «le temps de chargement de batterie le plus rapide».
> Samsung, LG… et les autres. Samsung, numéro un des ventes mondiales de téléphones mobiles, a fait le show dimanche soir avec la présentation de son Galaxy S7 et de sa déclinaison «Edge» avec les bords d’écran incurvés. Le nouveau smartphone du géant coréen, disponible à la vente le 11 mars à partir de 700 €, reprend pratiquement à l’identique l’esthétique du S6, en améliorant toutefois toute une batterie de spécifications techniques et logicielles. Samsung semble ainsi adopter le rythme de son principal rival, Apple, qui sort un nouvel iPhone tous les deux ans et le «booste» au bout de 12 mois en lui offrant une version «S» plus performante. Le Coréen fait de même avec le S7 par rapport au S6, corrige quelques erreurs (comme l’absence de tiroir pour carte SD afin d’augmenter la mémoire interne du téléphone), et profite de deux années pleines de recherche et développement pour imaginer un S8 qui devrait, l’année prochaine, surprendre avec une ou deux réelles innovations. Avec son G5 (700 € début avril), LG est une des rares marques à prendre le risque d’innover sur la conception même d’un smartphone. L’appareil est en effet doté d’une batterie amovible tout en gardant une coque en acier «unicorps». La batterie se retire en la coulissant par le bas. Une technique qui permet à la marque coréenne de proposer, sur cette même connectique, des accessoires pour doper l’utilisation du G5. On peut ainsi lui adjoindre un module, fabriqué avec Bang & Olufsen, servant d’amplificateur et de lecteur de fichiers audio DAC de très haute qualité. Un autre module offre une protubérance à l’appareil, pour une meilleure prise en mains, pour faire des photos plus facilement avec un vrai déclencheur et une molette pour zoomer ou dézoomer lors de la prise de vue.
> Microsoft esseulé. L’hégémonie d’Android, et l’absence habituelle d’Apple qui ne participe jamais aux salons mondiaux, laisse Microsoft dans une situation délicate. Le géant californien apparait bien seul avec ses Lumia et son système d’exploitation Windows Mobile, dont la version 10 équipe une poignée de smartphones maison et devrait être prochainement disponible en téléchargement pour les appareils fonctionnant sous Windows 8.1 mobile. La solution Windows est par contre adoptée sur quelques tablettes et ordinateurs hybrides qui méritent le détour. A commencer par le Mate Book du chinois Huawei. Véritable concurrent de la Surface ou encore de l’iPad Pro, l’appareil se pose comme le compagnon mobile idéal pour les professionnels, à la fois tablette et ordinateur portable, avec un clavier servant de housse de protection et un stylet faisant office de pointeur laser (pour les présentations en réunion). Côté prix, ce Mate Book se place dans le sillon de ces concurrents, à partir de 800 € pour un modèles de base (processeur Intel Core M3, 128 Go de mémoire internet et 4 Go de mémoire vive et jusqu’à 1800 € pour le très haut-de-gamme (Core M7, 8 Go RAM et 512 Go de SSD). Toujours sous Windows 10, mais beaucoup plus abordable, le Plus 10 d’Alcatel est lui aussi un ordinateur/tablette. Taillée pour un usage familial et de loisir, cette tablette 2 en 1 s’insère sur un clavier en plastique pour en faire un mini PC portable. Disponible en juin à seulement 349 €, le Plus 10 ne court évidemment pas dans la même catégorie de le Mate Book mais son moteur (puce quatre cœurs, 32 Go de mémoire interne, 2 Go de mémoire vive) lui permet d’assurer toutes les tâches classiques que l’on attend d’un appareil mobile.
> Guerre des prix dans le moyen de gamme. Derrière les modèles dits «premium» aux tarifs élevés (de 600 à plus de 1000 €), de nombreux constructeurs s’affrontent sur le terrain des smartphones «grand public» et aux prix abordables. A ce jeu là, les marques chinoises font un tabac. Alcatel (l’ancienne marque française rachetée, pour sa division mobile, il y a dix ans par le chinois TCL) lance par exemple le Pixi 4, le smartphone «6 pouces le moins cher du marché». A seulement 119 € (disponible en mai), il devrait plaire aux ados adeptes de jeux vidéo sur mobile et de selfies. A ce prix là, son grand écran de 15 centimètres de diagonale se passe par exemple de la haute-définition. Dans le même esprits, la marque franco-chinoise Wiko fait très fort en présentant son B-Kool, un smartphone compact (écran 4 pouces) mais au tarif cassé… autour de 60 € ! Malheureusement, l’appareil n’est pour l’instant prévu à la commercialisation que dans les seuls pays en développement, en particulier ceux du continent africain.
> L’avenir est à la VR ? Impossible de passer à côté de LA tendance de ce salon, la réalité virtuelle (VR). La technologie en est à ses balbutiements mais tous les constructeurs y croient. A commencer par Samsung qui commercialise, pour 99 €, son casque Gear VR dans lequel on glisse un Galaxy S6 ou S7 pour admirer des images virtuelles ou des vidéos tournées avec des caméras à 360 degrés. Le constructeur coréen met le paquet pour évangéliser le grand public en offrant par exemple ce casque contre une pré-commande avant le 10 mars d’un Galaxy S7. Reste que les contenus à visionner sont encore peu nombreux et que la technologie doit encore prouver son réel intérêt pour séduire le grand public. Certaines mauvaises langues font le parallèle entre l’engouement d’aujourd’hui des constructeurs pour la VR et celui qu’ils avaient il y a quatre ans pour la 3D sur les écrans de télévision. Un flop total.
Comments
0 comments