Un mouvement de grève organisé par l’opposition pour dénoncer l’insécurité grandissante paralyse le pays.Les activités en Guinée Conakry sont aux arrêts depuis ce 13 avril. Un appel de l’opposition à manifester pour protester contre l’insécurité en Guinée a paralysé la ville de Conakry. Elle a fait au moins neuf blessés par balle à la suite d’échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre. De l’avis des habitants de la capitale, cette manifestation a créé un désordre rarement connu dans ce pays. Pour une des rares fois, toutes les cinq communes de Conakry ont répondu à l’appel. Des barricades ont été érigées tôt le matin sur plusieurs axes reliant le centre-ville des quartiers-dortoirs de la banlieue de Conakry, obligeant de nombreux automobilistes à faire demi-tour. Les forces de l’ordre, massivement déployées sur les grands axes et les points stratégiques de la capitale, ont utilisé la manière forte pour empêcher les militants de l’opposition de se rassembler aux différents points dits de ralliement, notamment aux ronds-points de Bambéto, Hamdallaye, Cosa, aéroport et Matoto d’où ils devraient rallier les communes de Ratoma, Matam et Matoto dans la banlieue de Conakry.
Pour l’opposition c’est une note de satisfaction totale et il faut maintenir le cap. « Nous sommes satisfaits de ce qui s’est passé ce jour et nous demandons à nos militants de garder le cap en restant mobilisés pour mettre fin à cette dictature naissante du régime d’Alpha Condé en Guinée ». « On continuera demain (Ndlr 14 avril) nos marches jusqu’à ce qu’on soit entendu par le pouvoir », a déclaré l’ancien Premier ministre, candidat malheureux au second tour de la présidence de la présidentielle de 2010 face à Alpha Condé. « Nous allons continuer les manifestations. Comme nous l’avons dit, jeudi, ce sera des manifestations vers la CENI. Nous voulons que cela s’arrête, nous voulons qu’Alpha Condé présente son bilan aux guinéens après cinq années au pouvoir et que, comme il l’a toujours souhaité, qu’on ne nous enferme pas éternellement dans des débats sur un processus électoral qui n’en finit jamais. » Soutient de son coté Sidya Touré, autre autre opposant.
Côté officiel, le gouvernement, par la voix de son porte-parole Albert Damantang Camara, a dénoncé ce qu’il appelle « une velléité de l’opposition de saper les institutions de la République et créer un désordre qui ne dit pas son nom ». Il confirme les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, faisant état de trois blessés supposés par arme à feu, sans donner l’origine des tirs. Il mentionne également deux blessés par balles admis aux urgences du centre hospitalier universitaire (CHU) de Donka, le principal hôpital de Conakry. En fin d’après-midi, des tirs étaient toujours entendus dans le quartier de Cosa, réputé favorable à l’opposition.
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