Le gouvernement gambien a donné 3 jours à la chargée d’affaire de la délégation de l’UE pour quitter Banjul
Agnès Guillaud chargée d’affaire par intérim de l’Union européenne à Banjul est desormais personna grata à Banjul. Le gouvernement gambien a donné 72 heures à la diplomate française pour quitter la Gambie, et ce à compter du vendredi 5 juin. Les raisons de cette crise diplomatique n’ont pas été évoquées. « Le gouvernement gambien informe le public qu’il a décidé de demander à Mme Agnès Guillaud, chargée d’affaires par intérim à la Délégation de l’Union européenne en Gambie, de quitter le territoire gambien dans les 72 heures » stipule le communiqué lu vendredi 5 juin à la télévision publique. De sources concordantes, Agnès Guillaud, se trouve depuis 2011 en Gambie. L’Union européenne est un des principaux partenaires économiques avec des subventions allouées pour la période 2008-2013 totalisant 65 millions d’euros. Du côté Bruxelles la décision de chasser la diplomate ne ne passe pas. « Nous sommes stupéfaits de cette annonce qui n’a été accompagnée d’aucune explication. Nous convoquons l’ambassadeur de Gambie pour lui demander une explication », a réagi un porte-parole de l’UE pour les Affaires étrangères à Bruxelles.
Mais pour tenter de comprendre cette décision de l’ex-colonie britannique il faut interroger l’historique de sa relation avec Bruxelles. En 2010, l’UE avait annulé l’octroi d’une aide budgétaire en faveur de la Gambie de 22 millions d’euros en arguant de préoccupations concernant les droits de l’Homme et la bonne gouvernance. Yahya Jammeh de son côté attaque fréquemment les pays occidentaux qui, selon lui, conditionnent leur aide à la Gambie aux droits des homosexuels. « Si vous voulez nous donner de l’aide pour que nous mariions les hommes avec les hommes et les femmes avec les femmes, abandonnez. Nous n’avons pas besoin de votre aide car aussi longtemps que je serai président de la Gambie, vous ne verrez jamais cela arriver dans ce pays », avait-il dit dans une déclaration au Parlement le 21 avril 2012. M. Jammeh s’était aussi énervé lorsque, en décembre 2012, l’UE avait exhorté la Gambie à abolir la peine de mort, rouvrir des médias fermés -généralement pour avoir critiqué le pouvoir – et autoriser des diplomates étrangers à accéder aux prisons du pays. Puis en janvier 2013, il avait accusé l’UE de vouloir créer une situation d’instabilité » en Gambie ou y installer un gouvernement fantoche. Des milliers de ses supporters avaient alors marché à Banjul en scandant des slogans hostiles à l’UE. Un nouveau pas vient donc d’être franchi
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