L’ancien président de l’Assemblée nationale du Gabon, poste dont il a démissionné la semaine dernière, a annoncé mardi à Libreville son intention de se présenter à la présidentielle prévue en août prochain.
La liste des prétendants à la succession de Ali Bongo Ondimba ne cesse de s’allonger. Dernier en date, et non des moindres : Guy Nzouba-Ndama, 70 ans, qui fut président de l’Assemblée nationale du Gabon pendant 19 ans avant de démissionner de son poste jeudi 31 mars.
Mardi 5 avril, lors d’une conférence de presse organisée dans une résidence privée du quartier d’Angondjé, à Libreville, il a annoncé son intention de se mettre en réserve du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), dont il est l’un des cadres, pour annoncer sa candidature à la présidentielle d’août.
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— Samba241 (@Sambaa241) April 5, 2016
Une démission qui en disait long
Guy Nzouba Ndama avait démissionné du perchoir afin « de réhabiliter l’honneur souillé des députés et de la première chambre du Parlement gabonais ».
Trois parlementaires réputés proches de lui, Michel Menga, Jonathan Ignoumba et Alexandre Barro Chambrier, à la base du courant frondeur Héritage et Modernité au sein du parti au pouvoir, venaient en effet d’être destitués de leur mandat.
Depuis, neuf autres députés (Vincent Ella Menie, Philippe Nzengue Mayila, Senturel Ngoma Madoungou, Vincent de Paul Gondjout, Clotaire Christian Ivala, Michel Mboumi, Sylvain Momoadjambo, Maxime Ondimba et Edgard Owono Ndong), également issus d’Héritage et Modernité, ont quitté leur siège.
Il semblait avoir rompu avec ABO depuis des mois
La rupture semblait cependant consommée depuis quelques temps entre Guy Nzouba-Ndama et le président Ali Bongo Ondimba. Comme nous l’indiquions dansJeune Afrique cette semaine, le chef de l’État avait en effet sollicité, à au moins trois reprises depuis septembre 2015, une franche discussion avec le président de l’Assemblée d’alors, qu’il savait proche du courant frondeur au sein du PDG.
Objectif : savoir s’il pouvait compter sur son soutien à la prochaine présidentielle. Après plusieurs tentatives, les deux hommes avaient fini par se voir, mais le parlementaire s’était abstenu de répondre aux questions du président. Ce dernier sait désormais à quoi s’en tenir, et voit s’épaissir un peu plus la liste de ses challengers pour l’élection présidentielle du 28 août 2016.
Outre Jean Ping, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, Raymond Ndong Sima, le deuxième Premier ministre d’ABO, et Augustin Moussavou King, qui dirige le Parti socialiste gabonais, seront également de la partie. Suivront peut-être Pierre Claver Maganga Moussavou (Parti social démocrate), Dieudonné Minlama Mintogo, Casimir Oye Mba (Union nationale) ou encore Jean de Dieu Moukagni Iwangou.
La liste des candidats, déclarés ou sur le point de l’être, à la présidentielle du 28 août ne cesse de s’allonger.
Outre le président sortant, Ali Bongo Ondimba (ABO), et son principal concurrent, Jean Ping, ancien ministre des Affaires étrangères d’Omar Bongo et ancien président de la Commission de l’Union africaine, Raymond Ndong Sima, le deuxième Premier ministre d’ABO, et Augustin Moussavou King, qui dirige le Parti socialiste gabonais, seront également de la partie.
Ce sera aussi probablement le cas de Pierre Claver Maganga Moussavou (Parti social démocrate), de Dieudonné Minlama Mintogo et de Casimir Oye Mba (Union nationale), un ancien chef de gouvernement d’ABO qui n’entend pas se laisser voler la vedette par Ping (en 2009, il avait dû s’effacer devant feu André Mba Obame). Enfin, Jean de Dieu Moukagni Iwangou (Union du peuple gabonais) aurait lui aussi l’intention de concourir. Du côté des frondeurs du Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir, le courant Héritage et Modernité emmené par Alexandre Barro Chambrier (un ex-ministre du Pétrole), le nom de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba-Ndama (qui a démissionné le 31 mars), revient de plus en plus fréquemment dans les conversations.
Enfin, il y a l’inconnu Abel Mboumbe Nzondou, agent municipal de son état, dont la candidature ne devrait pas aller à son terme, la commission électorale exigeant le versement d’une caution de 20 millions de F CFA (environ 30 500 euros).
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