Introduite en 1992 en Côte d’Ivoire par le Centre national de recherche agronomique (CNRA), la variété C 18 ou igname Cameroun du nom de son pays d’origine, a connu en une décennie, « une évolution commerciale positive » sur les principaux marchés du Centre-Nord ivoirien a annoncé, mercredi, à Bouaké (379 km au Nord d’Abidjan), le Secrétairegénéral de la filière igname du Marché de gros de Bouaké (MGB), Abdoulaye Samaké.
« Nous avons fait la découverte de l’igname Cameroun à travers les planteurs vers les années 2000 » a déclaré M. Samaké lors d’un entretien accordé à APA. L’avènement de cette spéculation sur le marché de Bouaké a connu une évolution tellement « positive » selon lui, qu’aujourd’hui, « sur dix chargements d’ignames qui arrivent des zones de production au marché de gros, huit sont constitués d’ignames Cameroun. »
Selon Abdoulaye Samaké, cette fulgurante percée de l’igname Cameroun sur le marché du vivier de Bouaké est due à plusieurs raisons. « L’espèce Cameroun ne développe pas la maladie appelée +Sâ+ (maladie virale appelée points noirs) contrairement, par exemple au Sogran, une autre espèce du Bêtê-Bêtê», a-t-il expliqué.
Un avis partagé par Djenebou Traoré, une consommatrice retrouvée au petit-marché de Dar-es-Salam au nord de Bouaké.
« Quand j’achète le Cameroun, je suis sûre d’avoir mon tubercule sain et entier, alors que pour les autres ignames, c’est une question de chance », a relevé Mme Traoré appréciant « le goût de cette igname après cuisson qui me plait particulièrement. Elle est très délicieuse autant bouillie, grillée que braisée », a-t-elle précisé.
Si cette nouvelle variété d’igname semble conquérir le cœur des consommateurs du Centre-Nord ivoirien, elle reste cependant confrontée à un problème de conservation aux dires du secrétaire général de la filière du marché de gros de Bouaké.
« L’igname Cameroun est fort prisée à Bouaké mais elle a un défaut, elle ne se conserve pas longtemps. Elle ne supporte pas la chaleur et la pluie et pourrie plus vite que les autres espèces de la même famille » déplore-t-il avant de conclure « on a posé le problème aux chercheurs, ils nous ont répondu qu’ils travaillaient dessus. »
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