Des assaillants ont attaqué un bus qui conduisait les passagers au monastère de Saint-Samuel, dans la province de Minya, à plus de 200 km au sud du Caire.
Un cortège interminable inonde les ruelles de terre étroites et à peine éclairées de Dir Jarnos. Les hommes de ce petit village chrétien de Moyenne-Egypte, situé dans la province de Minya, accompagnent, vendredi 26 mai au soir, les dépouilles de huit de leurs voisins jusqu’au cimetière. Ils sont parmi les victimes d’une attaque armée contre un bus près du monastère de Saint-Samuel à Maghagha, à plus de deux cents kilomètres au sud du Caire, qui a fait au moins 28 morts et 22 blessés, le matin. « Par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifions pour la croix », scande la foule exclusivement masculine, brandissant de long crucifix en bois et transportant les cercueils des « martyrs ».
En spectatrices, restées sur le pas des portes, les mains frappant leurs têtes voilées, les femmes hurlent leur tristesse au passage de chaque dépouille. « Oh mon Dieu ! Oh Mon Dieu ! », crient-elles à s’épuiser la voix. Dans le cortège, l’incrédulité marque les visages. « C’est un choc », lance Bassem Hanna, un agriculteur de 39 ans, vêtu d’une galabeyya (robe traditionnelle) grise et coiffé d’un turban blanc. Il a tenu à ce que son fils de 8 ans l’accompagne à la procession funéraire. « Nous autres, coptes, sommes victimes de conflits qui nous dépassent entre l’Etat et des groupes qui veulent le frapper en s’en prenant à des innocents, lance-t-il. Nos vies importent bien peu aux yeux des uns et des autres. »
De nombreux enfants comptent parmi les victimes de cette nouvelle attaque contre la minorité copte, la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient, qui représente 10 % des 92 millions d’Egyptiens. Le ministère de l’intérieur a précisé que des assaillants armés et masqués à bord de trois pick-up ont attaqué le bus qui conduisait les passagers au monastère de Saint-Samuel.
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