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Dialogue en RDC : malgré la signature de l’accord, les blocages persistent

Les tractations ont duré toute la nuit du vendredi à samedi, au centre interdiocésain de Kinshasa. Au petit matin, le document additif de mise en oeuvre de l’accord politique de la Saint-Sylvestre n’avait toujours pas été signé. Et la piste d’un référendum est de nouveau évoquée.

Près d’un mois après la signature de l’accord politique global et inclusif, le 31 décembre 2016, à Kinshasa, les modalités de son application se font toujours attendre. Les négociations pour aboutir à la conclusion de ce que les protagonistes nomment un « arrangement particulier », peinent en effet à aboutir.

Un accord avait pourtant été trouvé vendredi sur la répartition des ministères du futur gouvernement. Celui-ci comptera 53 ministres, et sera donc plus pléthorique encore que l’équipe gouvernementale en place dirigée par Samy Badibanga. « Les appétits des uns et des autres n’ont pas permis de ne pas franchir la barre symbolique de 50 portefeuilles comme c’était initialement prévu », glisse à Jeune Afrique un expert congolais qui participe aux travaux.

La Majorité présidentielle (MP) et les différents regroupements de l’opposition se sont également mis d’accord sur la composition du Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA) dont la direction a été confiée à l’opposant historique Étienne Tshisekedi. La structure comprendra 28 membres dont neuf issus de la MP, six de l’opposition politique signataire de l’accord de la Cité de l’OUA, quatre du Front pour le respect de la Constitution, deux de l’opposition dite « républicaine » rangée derrière Léon Kengo wa Dondo, président du Sénat, et trois de la société civile.

Le mode de désignation de Premier ministre en question

Mais les blocages persistent sur le mode de désignation du Premier ministre. Le Rassemblement de l’opposition brandit l’accord signé fin décembre qui lui donne le droit de désigner un chef de gouvernement et de le présenter au président Joseph Kabila pour nomination. Une procédure rejetée par la MP qui exige la présentation d’au moins cinq noms au chef de l’État.

L’hypothèse du référendum doit sérieusement être discutée, indique un proche de Kabila

Aussi le camp Kabila s’oppose-t-il désormais à la poursuite de l’accompagnement de la transition par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco, médiatrice des pourparlers en cours). « Ce refus laisse transparaître les velléités de violer le compromis politique trouvé », confie à Jeune Afrique un membre de la médiation.

Les évêques ont demandé de rencontrer le président Joseph Kabila ce samedi pour discuter des derniers blocages. Mais dans l’après-midi, la présidence opposait toujours une fin de non recevoir à cette initiative. « Le chef de l’État travaille sur le dossier de la sécurisation de l’Est », indique un proche de Joseph Kabila qui a requis l’anonymat.

« Dans tous les cas, ajoute-t-il, le président Joseph Kabila constate que la classe politique ne parvient toujours pas à s’entendre sur la gestion consensuelle du pays. Le dernier mot doit revenir au peuple, seul souverain ». Par voie référendaire ? « Pourquoi pas ? L’hypothèse doit sérieusement être discutée », tranche-t-il.

Une source diplomatique à Kinshasa confirme également à Jeune Afrique que des proches du président Kabila évoquent de plus en plus cette piste de référendum. Solange Ghonda, une proche de Kabila et ancienne ambassadrice des enfants auprès du chef de l’État, séjourne actuellement en Europe pour tenter de convaincre les partenaires traditionnels de la RDC de la nécessité de cette option, selon plusieurs indiscrétions.

« Nous avons hâte que le gouvernement issu de toutes les tractations, celles de la Cité de l’OUA et de la Cenco, soit mise en place le plutôt possible », tente de nuancer Bernabè Bin Karubi, conseiller diplomatique du président Kabila. « Le référendum n’est pas une option pour nous : nous voulons aller aux élections », assure-t-il.

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