L’opposition attend un geste de la part des autorités concernant la crise anglophone. Un peu plus d’un an après la grève des avocats et des enseignants, le mouvement a pris beaucoup d’ampleur dans ces régions s’estimant marginalisées. Certains appellent à l’indépendance des zones anglophones. La tension est très forte depuis deux mois, au moins 16 membres des forces de sécurité ont été tués. C’est dans ce contexte que la secrétaire générale du Commonwealth s’est rendue au Cameroun et a lancé un appel au dialogue. Une visite de cinq jours au cours desquels elle a tenu à se rendre dans ces régions anglophones.
Le programme initial de la secrétaire générale du Commonwealth ne prévoyait pas de déplacement dans les régions anglophones, et le fait qu’elle s’y soit rendue quand même est un symbole très fort, selon le principal parti d’opposition.
L’un des élus du SDF regrette que le chef de l’Etat ne se soit toujours pas exprimé sur la question. Selon lui, il faut entamer des discussions rapidement pour mettre fin à cette crise. Même commentaire de l’un des principaux militants de la cause anglophone : « le président n’a qu’à fixer la date et nous reviendrons à la table des négociations ».
Le gouvernement récalcitrant à aborder le sujet
Mais pour un universitaire en poste à Yaoundé, le pouvoir montre peu d’empressement à aborder les questions de fond. Cet enseignant en science politique considère d’ailleurs que c’est une erreur. D’après lui, personne, hormis quelques radicaux, ne souhaite de partition du Cameroun, donc il y a une base pour discuter.
Selon cet universitaire, deux options sont possibles pour sortir pacifiquement de cette crise anglophone : mettre en œuvre des mesures de décentralisation et ouvrir un débat à l’assemblée sur le fédéralisme, c’est ce que réclament les opposants du SDF mais le gouvernement refuse catégoriquement d’aborder cette possibilité.
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