L’écrivain ivoirien Bernard Dadié, qui a récemment fêté ses 100 ans, a reçu jeudi à Abidjan le premier prix Jaime Torres Bodet décerné par l’Unesco qui a salué un « pionnier et géant de la littérature africaine ».
« Plus que l’hommage à un grand intellectuel, ce prix est aussi un hommage à la vivacité de la culture de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique », a déclaré Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco, dans un message lu au Palais de la culture d’Abidjan, le 11 février, lors la remise du premier prix Jaime Torres, qui sera à l’avenir décerné tous les deux ans par l’Unesco.
L’écrivain centenaire Bernard Binlin Dadié, qui assistait à la cérémonie, a déclaré d’une voix tremblante : « Écrire est, pour moi, un désir d’écarter les ténèbres, un désir d’ouvrir à chacun des fenêtres sur le monde », avant que son fils ne poursuive le discours de remerciement.
Bernard Binlin Dadié, pionnier de la littérature africaine
Poète, nouvelliste, romancier, conteur, dramaturge, il est l’auteur d’une vingtaine de livres dont les plus connus sont La Ronde des jours, Afrique debout !, Climbié, Les Jambes du fils de Dieu, Monsieur Thôgô-Gnini, Béatrice du Congo, Légendes africaines, Un Nègre à Paris ou encore Carnet de prison.
Ce dernier titre raconte son expérience carcérale à une époque où, pour l’administration française, les militants du Rassemblement Démocratique panafricain (RDA) qu’il rejoint à sa fondation en 1946, sont considérés comme de dangereux communistes.
Au coeur de son oeuvre, Bernard Binlin Dadié partage les mêmes préoccupations : revaloriser sa culture et montrer le choc subi par l’Afrique dans sa rencontre avec l’Occident. Écrivain reconnu, il a été ministre de la Culture de Félix Houphouët-Boigny de 1977 à 1986, après avoir occupé plusieurs postes dans la haute administration.
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