Les actes et la parole. Au lendemain d’un tir de missile balistique en mer du Japon, la Corée du Nord a montré à nouveau les dents avec une déclaration menaçante en direction des Etats-Unis. « Notre armée l’a déjà déclaré: s’il y a la moindre provocation des Etats-Unis lors d’exercices [militaires], nous sommes prêts à porter le plus impitoyable des coups », a affirmé lors d’une table ronde à Moscou l’ambassadeur nord-coréen en Russie Kim Hyong Jun, cité par l’agence de presse Interfax.

Pyongyang estime que les exercices menés par Washington et Séoul consistent à « s’entraîner pour une opération visant à détruire (sa) capitale et prendre le pouvoir » en Corée du nord, selon son ambassadeur. « Nous possédons désormais des armes nucléaires et d’autres armes modernes. Comme nous l’avons déclaré à plusieurs reprises, nous sommes prêts et capables de contrer tout défi de la part des Etats-Unis », a-t-il menacé.

La Corée du Nord est coutumière de ce type de déclarations fraquassantes. Celle-ci intervient cependant dans un contexte bien particulier. Séoul, Toyko et Washington ont mené de lundi à mercredi des manoeuvres navales conjointes destinées à contrer la menace des missiles stratégiques mer-sol tirés par les sous-marins nord-coréens.

Trump veut que la Chine agisse

La sortie tunitruante du représentant nord-coréen intervient le jour même où Donald Trump accueille le Xi Jinping dans le cadre floridien de sa son hôtel-résidence de Mar-a-Lago, en Floride. Or le président américain a accusé mi-mars la Chine d’en avoir « peu fait » pour contrer la Corée du Nord, dont elle est le principal soutien économique et diplomatique. Il s’est même dit prêt à « régler » le seul le problème si la Chine tergiversait.

Alors qu’elle subit toujours plus de sanctions de la part de la communauté internationale, la Corée du Nord poursuit coûte que coûte son programme balistique et son programme nucléaire, en vue de se doter d’une force de projection atomique. En février, elle a tiré simultanément quatre missiles, dont trois avaient fini leur course dangereusement près du Japon, et expliqué qu’il s’agissait d’un exercice en vue d’une attaque contre les bases américaines dans l’archipel.

La semaine dernière, les analystes de « 38 North », un site internet qui fait autorité sur le régime nord-coréen, ont affirmé que des images satellites datées du 25 mars montraient des préparatifs en vue d’un sixième test nucléaire. Sur les cinq qu’elle a mené depuis 2006, dont l’ont été en 2016.

Trump ne veut pas s’en laisser conter

Dans un style qui tranche avec celui de son prédécesseur Barack Obama, Donald Trump n’hésite pas à répondre ouvertement aux provocations nord-coréennes. Dans un communiqué, la Maison Blanche a annoncé tôt ce jeudi « renforcer » ses capacités militaires dans la région pour faire « face à la menace sérieuse que la Corée du Nord continue de poser ».

« Je pense qu’il est important de reconnaître que les efforts politiques et diplomatiques des vingt dernières années pour mener la Corée du Nord à se dénucléariser ont échoué, a déclaré mi-mars son secrétaire d’Etat Rex Tillerson. Nous explorons une nouvelle gamme de mesures diplomatiques, sécuritaires et économiques. Toutes les options sont sur la table. » L’escalade n’est pas près de s’arrêter.