La presse italienne a révélé la présence de militaires en Libye pour entraîner les forces du gouvernement de Tripoli. Mais le gouvernement italien, qui parle de « support logistique » se montre évasif sur le but précis de cette aide et l’opposition l’appelle désormais à clarifier sa position.
Le gouvernement de Matteo Renzi a confirmé la présence de forces spéciales en Libye mais « uniquement à des fins de support logistiques ». Plusieurs médias italiens dont Il Corriere della Sera affirment qu’une cinquantaine de militaires se sont rendus en Libye dans le but d’entraîner les troupes du gouvernement d’union nationale et des tribus de la ville de Misrata, notamment à des opérations de déminage mais aussi en soutien aux services de renseignement.
Difficile de savoir quel est le rôle précis de ces missions. Un décret en vigueur depuis février 2016 permet au président du Conseil italien d’envoyer des unités spéciales dans des zones de combats pour des raisons de sécurité nationale sans l’aval du Parlement. Mais l’opposition estime que le gouvernement doit clarifier certains points concernant les opérations de l’Italie en Libye.
Niveau d’alerte relevé
L’Italie soutient déjà le gouvernement libyen d’union nationale de différentes manières. Officiellement, en soignant des blessés, notamment dans un hôpital militaire à Rome, en l’approvisionnant en kits médicaux d’urgence, jumelles à infrarouges, gilets pare-balles et autre matériel de protection.
Son ambassade à Tripoli va bientôt être rouverte et le pays a autorisé les avions et drones américains à utiliser « si besoin » deux bases militaires, en Sicile et dans le Frioul-Vénétie julienne, pour les frappes sur Syrte. L’engagement militaire en Libye est en revanche plus flou.
Après la publication par les médias italiens de certains détails sur la mission de « support logistique » et compte tenu de l’évolution des combats en Libye, les garde-côtes ont relevé à 2 sur 3 le niveau de sécurité dans les ports italiens et les procédures d’embarcation.
Anne Le Nir
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