Source: journal du Cameroun
Des hommes armés non identifiés ont tendu une embuscade aux commerçants et aux étudiants tchadiens dans la localité de Touboro à 25 km du Tchad voisin.
Le dimanche 22 octobre dernier, « des bandits présumés » ou des « présumés malfaiteurs » selon respectivement le maire de Touboro, Celestin Yandal, et le ministère tchadien de la Sécurité ont enlevé 40 Tchadiens et Camerounais. Le maire de Touboro a déclaré à la BBC que les victimes revenaient du marché à bétails de la localité qui se réunit chaque dimanche à une vingtaine de km du Tchad. Elles sont tombées dans une embuscade dans le village Mba Lainde. Parmi elles, se trouvaient des étudiants tchadiens, a déclaré le ministère tchadien de la Sécurité dans un communiqué en date du lundi 23 octobre.
Le document précise que huit otages ont été libérés sous l’action des forces de sécurité tchadiennes et les concernés sont en sécurité. Sans donner plus de détails sur ces personnes, le ministère tchadien de la Sécurité et de l’Immigration assure que les autorités administratives des provinces frontalières du Cameroun travaillent en étroites collaboration pour « mettre la main sur ces braqueurs ». Du côté camerounais, les autorités administratives et sécuritaires ne se prononcent pas encore de manière officielle.
Durant la dernière décennie, les populations des régions de l’Extrême-Nord et depuis quelques années celles du Nord font face au phénomène d’enlèvements. Dans l’Extrême-Nord frontalière avec le Tchad et le Nigeria, Boko Haram est le principal groupe armé ayant mené des opérations de kidnapping avec demande de rançons. Dans la région du Nord, la localité de Touboro enregistre plusieurs dizaines de cas d’enlèvements. Le maire de Touboro décriait une trentaine d’enlèvements entre janvier et octobre 2022.
Un phénomène qui a exaspéré les populations de la localité le 28 octobre 2022. Elles sont sorties en masse pour dénoncer devant la sous-préfecture de Touboro l’inaction des autorités face aux malfaiteurs. La veille, des ravisseurs ont fait incursion dans le village Mayo Mbi, blessant des membres d’un comité de vigilance non sans enlever un nombre indéterminé de personnes. Dans un mémorandum adressé au président Paul Biya le 21 avril 2021, les habitants de Touboro ont dénombré 120 enlèvements et plusieurs assassinats entre début 2020 et fin premier trimestre 2021. Des cibles sont des éleveurs, agriculteurs, et opérateurs économiques divers.
Le titre par la rédaction
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