Grand Nord : Au nom du PJP, il est temps d’agir ! Cessons de voir ailleurs les maux qui minent notre région, la faute nous incombe entièrement. Nous avons tout pour être respectés, une démographie impressionnante, un électorat nombreux, des hommes et des femmes dynamiques et courageux. Hélas, depuis des années, en lieu et place de l’honneur cher aux sahéliens, nous avons embrassé pour certains la compromission et pour beaucoup, renoncé au combat politique.
Cessons de voir ailleurs les maux qui minent notre région, la faute nous incombe entièrement. Tous les partis politiques du Grand-Nord (UNDP, MDR, FSNC, ADD…) se sont rangés derrière le parti au pouvoir, le Rdpc, pour former un grand ensemble politique qui ne prend pas en compte les intérêts du Grand-Nord. Au lieu d’être des outils de pression pour peser sur les décisions en notre faveur, ils légitiment par leur silence notre misérable situation. Les résultats probants de ce pacte entre les formations politiques nordistes traditionnels et le Rdpc sont visibles : nous n’avons jamais été aussi pauvres ; nos enfants n’ont jamais eu autant de peine pour passer des concours ou trouver du travail ; nous n’avons jamais été aussi marginalisés dans la Fonction publique ; nous n’avons jamais eu aussi faim ; nous n’avons jamais été aussi oubliés dans les grands projets de développement. Qu’avons-nous obtenu de significatif, chers frères et sœurs ? Interrogeons-nous. Interrogez-vous.
Regardez autour de vous. Ouvrons les yeux.
De cette comptabilité, il faut bien sûr déduire les signataires du pacte politique de notre déchéance, tous ces hommes qui maintiennent le Grand-Nord dans l’obscurité : Dakolé Daïssala, Hamadou Moustapha, Bello Bouba Maïgari, Issa Tchiroma, Garga Haman Adji… Aux côtés de leurs amis, les Hamadjoda Adjoudi, Amadou Ali, Cavaye Yeguié Djibril, Zacharie Perevet, Hélé Pierre, Tikela Kemone, Adoum Gargoum, Alim Hayatou, Mme Yaou Aissatou…, ils pensent que leur bonheur fait le bonheur du Grand Nord. Ils pensent que comme ils se soignent à l’étranger, les problèmes de santé ne se posent plus dans le Grand-Nord ; ils pensent que comme leur progéniture fréquentent ou ont fréquenté les grandes écoles, les problématiques de l’éducation sont résolues dans le Grand-Nord ; comme ils affichent leur butin politique au grand jour, ils pensent que la pauvreté n’existe plus dans le Grand-Nord.
Comment une poignée d’hommes peut-elle nous prendre en otage durant des années, nous huit millions de nordistes ? Devons-nous continuer à laisser le destin politique du Grand-Nord entre les mains d’un conglomérat d’hommes qui affichent un mépris royal pour le sort de leurs frères, sœurs, enfants et parents ? Non, reprenons notre destin si nous ne voulons pas que nos frères, nos sœurs et nos enfants connaissent le sort qui est aujourd’hui le nôtre. Cette longue apathie a été notre grande erreur et elle a déjà coûté ce qu’elle a coûté à deux générations et consolidé notre rang de cadet de la Nation. Réveillons-nous. Réveillons-nous. Qu’avons-nous à perdre ? Que nous manque-t-il ? Nous sommes de plus en plus instruits, ouverts sur le monde, disposant d’un électorat impressionnant. Surpassons notre peur, osons. Nous n’avons de refuge que le courage et l’action, et ce dans le cadre d’une formation politique qui promeut nos intérêts vitaux, collectifs, et non plus au service d’une clique. Si nous ne le faisons pas aujourd’hui, quand le ferions nous ? Engageons-nous ! Investissons le champ politique, car notre absence joue contre nous. Notre absence est la plus grande victoire de ceux qui orchestrent notre misère.
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