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Cameroun – reproduction humaine : trois premiers bébés pour le centre de Ngousso

Les nouveau-nés conçus par la magie des dernières techniques médicales de pointe sont venus au monde mardi dernier.

Paul Clément, – c’est le nom de baptême que lui a attribué l’équipe du Pr Kasia -, donne énergiquement de la voix. Ses tonitruants vagissements, excellents signes de vitalité, s’entendent au-delà des quartiers opératoires où il vient d’effectuer son entrée dans le monde. De quoi rassurer sa mère, dame Essi Obida, 42 ans, encore au bloc opératoire et dont la tension n’a cessé d’osciller tout au long de la césarienne, signifiant clairement son anxiété. Alors que l’équipe médicale est en train de recoudre la mère et qu’une pédiatre ainsi que deux infirmiers administrent les premiers soins au bébé, à quelques mètres de là, dans les chambres d’hospitalisation, deux couples accompagnés de quelques membres de leurs familles sont en train de se réjouir. Cela fait quelques heures qu’ils tiennent leur progéniture entre les bras.

« C’est Dieu seul qui sait. Qu’il soit loué. C’est lui seul qui saura rendre au Pr Kasia et à ses collaborateurs ce qu’ils ont fait pour nous », assure le couple Aminou, tous sourires. Manifestement pressée de faire connaissance avec ses parents, Hadja Mammadjam, leur petite fille s’est précocement annoncée dans la nuit. « La maman ayant débuté le travail et rompu la poche des eaux, nous n’avons voulu prendre aucun risque. La césarienne a donc été pratiquée immédiatement dans la nuit », explique le Pr. Jean Marie Kasia, gynécologue obstétricien, administrateur directeur général du Centre hospitalier de recherche et d’application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine (Chracerh). Du coup, au lieu des trois patientes programmées en cette matinée du mardi 12 août 2016, elles ne seront plus que deux à passer sur le billard. Pour ces deux cas, le maître des opérations a mobilisé des praticiens à la dextérité établie : des infirmiers aux pédiatres, en passant par les anesthésistes, les gynécologues…

La journée démarre sur les chapeaux de roue avec l’arrivée du Pr Kasia à l’hôpital aux environs de 7h30. L’éminent homme des sciences est pourtant rentré à son domicile à 2h30 du matin. Hommes et femmes des médias, arrivés quasiment aux aurores et à l’affût de la moindre information, accourent. Mine réjouie,  le Pr. Kasia salue, lance des boutades à la ronde, question de détendre l’atmosphère. Pendant qu’il s’assure de la disponibilité des tenues appropriées pour la presse, l’atmosphère semble plus fébrile dans les chambres d’hospitalisation. Les patientes ont été préparées très tôt pour le bloc opératoire. Les pères, venus de très loin pour certains, sont présents. On parle bas, on prie et essaie d’évacuer le stress comme on peut. Des médecins et des spécialistes prenant part à l’intervention viennent régulièrement échanger avec les époux et les patientes pour les rassurer.

8h49. Dame Mballa, 52 ans, ménopausée dont la grossesse a été obtenue par ICSI (insémination d’un ovule par microinjection d’un spermatozoïde), entre au bloc opératoire. Pr Kasia lui présente l’équipe médicale. Anesthésistes, infirmiers et autres s’affairent aussitôt autour d’elle. Placement des voies, installation des électrodes et de la sonde urinaire, connexion au scope qui surveille le rythme cardiaque, la tension, la coagulation. On pique le rachis pour la péridurale. Alors qu’on badigeonne l’abdomen de la patiente complètement nue, Dr Ngassam, la gynécologue, rappelle la presse qui se précipite à l’ordre : « Ne filmez pas ! Vous attendez qu’on la recouvre, s’il vous plaît ! » 9h41mn39s, incision de l’abdomen. 9h58mn36s, bébé Chantal Nathalie arrive en pleurant fort. Rapidement récupérée par la pédiatre pour les soins appropriés, elle affiche 2,675 Kg pour 47 cm. « Elle est forte et va très bien. Elle ne présente aucun handicap, le cœur fonctionne bien », assure la pédiatre, Dr Epée.

Alors que maman et bébé séjournent en salle d’observation, l’équipe médicale enchaîne avec la seconde patiente de la journée, Mme Essi, 42 ans. Elle avoue être émue et semble anxieuse. Aussi, le scope ne cesse de tintinnabuler. La tension affiche 135. On lui fait signe de se calmer, de ne pas avoir peur. Puis un anesthésiste s’installe à son chevet et lui parle tout doucement. La tension baisse de quelques dix points. 12h10, incision. 12h20. La tension de la patiente monte : 141, 144. « Hum, elle a du muscle hein ! », fait Pr Kasia, détendu, alors que l’utérus de la patiente semble coriace à ouvrir. Le chuintement de l’aspirateur des fluides indique que le but n’est plus loin. Effectivement à 12h30, un bébé garçon est extrait des entrailles de la mère. La tension est à 136. L’équipe médicale a des raisons de se réjouir pour ce parcours sans faute. Le champagne attend au frais, pour les médecins et les familles. C’est pour célébrer la fin de longues épreuves et le début de belles histoires de vie.

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