Dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, des écoles fermées depuis 2014 à cause des attaques de Boko Haram devraient rouvrir leurs portes pour la rentrée, prévue le 4 septembre. Trois départements sont concernés, le Logone et Chari, le Mayo Sava et le Mayo Tsanaga. Le gouvernement estime que la situation sécuritaire est suffisamment bonne dans ces zones.
Ces trois dernières années, 124 écoles ont fermé dans la région. Le ministère des Enseignements secondaires ne précise pas le nombre de réouverture, mais le gouvernement assure que dans les zones concernées, la situation sécuritaire s’est suffisamment améliorée pour accueillir de nouveaux les élèves.
« Boko Haram et les attaques suicides, désormais, ça commence à devenir une partie intégrante de notre existence, estime Issa Tchiroma-Bakary, le porte-parole du gouvernement camerounais. Si le gouvernement, aujourd’hui, décide de le faire [rouvrir des écoles, Ndlr] c’est parce que nous avons réduit tous les risques au strict minimum. »
Le gouvernement précise que des mesures de sécurité seront prises, notamment l’installation de détecteurs de métaux à l’entrée des établissements.
Réhabiliter les lieux
A Kolofata, la rentrée va ainsi pouvoir se faire dans 30 des 50 écoles de la ville et ce, malgré une attaque kamikaze le 8 août dernier qui a coûté la vie à 8 enfants. Reste maintenant à préparer les classes à l’arrivée des élèves. Et il y a du travail. Elles accueillaient jusque là des familles de déplacés.
« Il nous faut les réhabiliter, après avoir été squattées pendant deux ou trois ans, souligne Seyni Boukar Lamine, le maire de Kolofata. Nous y parviendrons néanmoins avec, peut-être, deux, trois semaines de retard, voire un mois. »
Faire revenir les enseignants et les élèves
Le responsable d’une de ses écoles se dit bousculé par les préparatifs. La nouvelle de la réouverture n’est tombée que cette semaine. Il s’inquiète aussi de savoir combien d’enseignants et d’élèves vont revenir à Kolofata.
Ces trois dernières années, ils étaient installés dans d’autres communes du département. Beaucoup ont exprimé leur envie de revenir dans leur ville. Mais le maire le reconnait, d’autres ne sont pas rassurés.
« Le risque zéro n’existe pas, mais des mesures peuvent être prises pour protéger au maximum. Les gens ont probablement des appréhensions, et c’est tout à fait normal dans des situations comme ça. Mais, de l’avis de la majorité, c’est le retour qui est souhaité. »
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