Au Cameroun, c’est ce lundi 11 décembre que le procureur devrait décider du sort de Patrice Nganang. L’écrivain est en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Yaoundé depuis mercredi soir, accusé notamment d’offense au chef de l’Etat et de menaces de mort. En cause : un texte que l’auteur de «Temps de chien» avait publié le 3 décembre dernier sur sa page Facebook. Son avocat, Maître Emmanuel Simh, va déposer ce lundi une demande de remise en liberté. Plusieurs pétitions appellent depuis jeudi à sa « libération immédiate », notamment celle d’un collectif de 17 écrivains. Parmi les signataires, l’auteur franco-djiboutien Abdourahman Waberi s’exprime sur RFI.
Patrice n’a fait que son travail d’écrivain, même s’il avait une plume féroce et un ton un peu souvent emporté, enthousiaste, véhément, propos qui peuvent être maladroits, blessants, emportés. Mais ce ne sont que des propos. On peut à la limite entendre l’argument de l’offense, mais l’argument de la mise en danger du président, il est très clair que cela ne tient pas la route. Patrice Nganang est un écrivain, il utilise des mots, il n’utilise jamais des balles ni des canons ni des bazoukas. Je crains évidemment que Patrice Nganang prenne une sanction désastreuse et disproportionnée. Donc j’appelle, comme plein d’autres – vous avez vu que les pétitions qui circulent aux Etats-Unis, en Italie, en Allemagne… aux Etats-Unis, cela a pris une ampleur très importante… toutes ces institutions, organisations regardent attentivement le geste du gouvernement camerounais dans les prochaines heures, dans les prochains jours – et donc, nous demandons, tous que nous sommes, la libération immédiate de Patrice Nganang. (L’écrivain Abdourahman Waberi, sur l’appel à la libération immédiate de Patrice Nganang)
La pétition lancée par ce Collectif d’écrivains a pour l’heure été signée par plus de 4 000 personnes.
Libération pour #PatriceNganang
Interviewé cet après midi #RFI j'ai questionné les points d'accusation, notamment les qualifications d« outrage au chef de l’état » mais aussi pour « menaces de mort », insensés pour un écrivain armé seulement de mots. #RFI pic.twitter.com/epTmqRa6ZQ— Abdourahman WABERI (@AAWaberi) December 10, 2017
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