« Le premier (kamikaze) a actionné sa charge explosive à un barrage à l’entrée de la ville où les gens étaient fouillés« , a raconté Ayuba Chibok. Un troisième a été identifié et poursuivi par les habitants.
Un autre habitant, Dazzban Buba, a confirmé le bilan de dix morts et au moins 21 blessés graves, en majorité victimes de brûlures et de fractures. « Quand il a vu qu’il allait être arrêté, il a fait détoner ses explosifs dans une zone proche du marché ». L’attentat n’a pas été revendiqué mais Boko Haram, affilié au groupe État islamique, vise régulièrement des lieux rassemblant des civils.
« Ce sont deux femmes qui sont à l’origine de ces attentats« , a précisé un membre du comité de vigilance de Kerawa.
Ce triple attentat a provoqué un sentiment de peur, a affirmé Ayuba Chibok, racontant que des habitants s’étaient cloitrés chez eux alors que d’autres avaient fui la ville par peur d’autres explosions.
L’opération la plus médiatisée reste l’enlèvement de 276 jeunes filles écolières en avril 2014, dans un lycée de la ville.
L’organisation terroriste nigériane, qui a prêté allégeance à Daech, multiplie depuis des mois les attentats-suicides hors de ses frontières, notamment au au nord du Cameroun et au Tchad.
En septembre 2015, plus de 20 personnes avaient déjà été tuées dans un autre attentat-suicide àKerawa, attribué à Boko Haram.
Depuis que les islamistes nigérians ont commencé à attaquer le territoire camerounais en 2013, quelque 1.200 personnes – dont 67 militaires et trois policiers – ont été tuées dans des attaques et des attentats dans la région de l’Extrême-Nord, selon un bilan publié début janvier par le porte-parole du gouvernement camerounais et ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l’AFP.
Comments
0 comments