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Burkina : qui sont les principaux accusés dans l’enquête sur l’insurrection populaire de 2014

Deux ans après l’insurrection populaire qui a fait chuter Blaise Compaoré et son régime, les 30 et 31 octobre 2014, plusieurs ex-dirigeants font l’objet de procédures judiciaires pour leur rôle présumé dans la répression meurtrière des manifestations. Jeune Afrique fait le point.

Blaise Compaoré

Sia Kambou/AFP
Le président burkinabè déchu, Blaise Compaoré, le 26 juillet 2014, à Ouagadougou. © Sia Kambou/AFP

L’ancien président burkinabè est sans surprise cité dans la procédure ouverte par la Haute cour de justice sur la répression de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, durant laquelle une trentaine de manifestants ont été tués par les forces de l’ordre. Sa responsabilité dans la mort de ces individus est notamment engagée en tant que ministre de la Défense, fonction qu’il cumulait alors avec celle de Chef de l’État.

En raison d’un vide juridique, Blaise Compaoré ne sera en revanche pas jugé pour « haute trahison » et « attentat à la Constitution » comme les députés de l’ex-Conseil national de transition (CNT) l’avaient souhaité. Selon Armand Ouédraogo, le procureur de la Haute cour de justice, il n’existe en effet aucune loi dans le droit burkinabè prévoyant ces deux infractions.

Blaise Compaoré est par ailleurs poursuivi dans un autre dossier judiciaire majeur : celui de l’assassinat de Thomas Sankara, dans lequel il est formellement inculpé d’assassinat et de recel de cadavres. Exilé en Côte d’Ivoire depuis sa chute, il est visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice militaire burkinabè qui souhaite l’entendre dans cette affaire.

Luc Adolphe Tiao

Ryan Remiorz/AP/Sipa
L’ancien Premier ministre du Burkina Faso, Luc Adolphe Tiao, lors du Forum économique international des Amériques en 2014. © Ryan Remiorz/AP/Sipa

Comme la quasi-totalité des ministres de son ancien gouvernement, le dernier Premier ministre de Blaise Compaoré a été entendu par la gendarmerie mi-septembre sur commission rogatoire de la Haute Cour de justice, dans le cadre de l’enquête sur la répression de l’insurrection populaire. À la suite de son audition, il a été inculpé d’assassinat et placé sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco).

Luc Adolphe Tiao est considéré comme l’un des principaux responsables politiques de la répression des manifestations anti-Compaoré pour avoir signé personnellement une réquisition spéciale autorisant les forces de défense et de sécurité à faire usage de leurs armes pour maintenir l’ordre public.

Outre l’ex-Premier ministre, 23 autres ministres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré ont également été inculpés par la Haute Cour de justice. Tous devaient être entendus sur le fond d’ici la fin du mois d’octobre. D’après le procureur Armand Ouédraogo, un procès de ces ministres pourrait ensuite être ouvert d’ici le mois de décembre.

Yacouba Isaac Zida

Theo Renaut/AP/SIPA
Issac Yacouba Zida, le 3 novembre 2014. © Theo Renaut/AP/SIPA

Le général Yacouba Isaac Zida, ancien Premier ministre du gouvernement de transition, est aussi directement mis en cause dans la répression meurtrière de l’insurrection populaire. Lors de la chute de Blaise Compaoré, il était le chef des opérations du redouté régiment de sécurité présidentielle (RSP), dont les soldats étaient en première ligne face aux manifestants.

Les juges d’instruction en charge du dossier souhaitent donc l’entendre à ce titre. Problème : l’intéressé, par ailleurs accusé de différents faits de corruption lorsqu’il dirigeait le pays, refuse de rentrer du Canada, où il est parti rejoindre sa famille au début de l’année 2016. Face à la sourde oreille persistante de Zida, les autorités burkinabè ont décidé d’ouvrir une procédure disciplinaire à son encontre pour « désertion en temps de paix et refus d’obéissance ».

Lors d’une conférence de presse mi-septembre, à Ouagadougou, Maïza Sérémé, la procureure du Faso, avait affirmé qu’Isaac Zida était celui qui « donnait les instructions » aux militaires du RSP pendant l’insurrection populaire et qu’il finirait par en « répondre » devant la justice. Elle avait également indiqué que les juges d’instruction n’hésiteraient pas à lancer un mandat d’arrêt international contre lui.

Benjamin Roger

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