L’opposant Hama Amadou, qui doit affronter le sortant au second tour de la présidentielle du 20 mars au Niger, est détenu depuis quatre mois. Il a été hospitalisé ce vendredi.
A un peu plus d’une semaine du deuxième tour de la présidentielle au Niger, le candidat-détenu est hospitalisé. Détenu depuis quatre mois, Hama Amadou, qui doit affronter le sortant au second tour de la présidentielle du 20 mars au Niger, « souffre des yeux » et « devait être évacué en hélicoptère », selon ses proches.
A la tête de la Coalition pour l’Alternance (Copa 2016), Hama Amadou, 66 ans, est écroué depuis le 14 novembre à la prison de Filingué, à 180 km au nord de la capitale pour une affaire controversée de trafic d’enfants. Pour l’opposition, ces accusations sont « politiques ».
L’affaire n’a pas empêché le principal opposant de faire échec à la réélection au premier tour qu’escomptait le président sortant Mahamadou Issoufou, les 21 et 22 février. Le président Issoufou, 63 ans, qui brigue un deuxième mandat de 5 ans avait promis une victoire par « KO ». Il a obtenu 48,41% des suffrages, contre 17,41% des voix pour Hama Amadou.
Une campagne émaillée de violences
La campagne avait été marquée par des violences entre partisans du président et opposants qui contestaient la régularité du fichier électoral. Elle avait été précédée de l’arrestation de personnalités et de l’annonce d’un putsch raté par le pouvoir. Un prétendu coup d’Etat mis en doute par l’opposition qui accuse le président Issoufou de « dérive autocratique ».
Le 2 mars, la Copa a réclamé la libération de l’opposant afin qu’il puisse mener sa campagne et affronter en « toute régularité » le président sortant. Ses avocats ont déposé une demande de mise en liberté provisoire qui sera examinée le 14 mars par la justice.
Désertification, exode rural et radicalisation
Avec une démographie galopante due au taux de fécondité le plus élevé de la planète, le Niger, 19 millions d’habitants, est l’un des plus pauvres de la planète. Il fait face à la désertification de ses campagnes et à l’afflux de familles dans les centres urbains. Pays à 98% musulman où sont apparus des signes de radicalisation, le Niger a multiplié par 10 ses dépenses de sécurité, afin de contenir les attaques incessantes de Boko Haram et les menaces djihadistes.
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