Ce sera le 23 août prochain. L’Angola vient de fixer la date des prochaines élections générales. Il s’agit en réalité d’un scrutin législatif à l’issu duquel le chef du parti majoritaire sera désigné président de la République. Le président de la République a signé ce 26 avril le décret validant la décision du Conseil de la République. 9,5 millions d’Angolais seront appelés aux urnes.
Un rendez-vous historique puisqu’au terme de près de quarante ans de règne, José Eduardo dos Santos devrait céder le fauteuil présidentiel. Il a en effet désigné son ministre de la Défense Joao Lourenço qui a pris la tête du parti. Un changement qui pourrait toutefois rester de façade car de nombreux postes clefs sont déjà aux mains de la famille du président. Et l’opposition comme la société civile dénonce le manque de transparence dans l’organisation du scrutin.
Les trois quarts des Angolais n’ont jamais connu d’autre président. Le départ de Jose Eduardo dos Santos devrait être le grand bouleversement des élections de cet été. Pour le reste, peu de surprises sont attendues.
Le MPLA au pouvoir est encore une fois le grand favori du scrutin, accusé d’utiliser les médias publics pour sa campagne. Loin derrière, on trouve l’ancienne rébellion de l’Unita aujourd’hui première force d’opposition grâce à une bonne assise dans l’intérieur du pays. Son leader Isaias Samakuva réclame un audit du recensement électoral, il dénonce des doubles inscriptions et l’enregistrement d’étrangers, notamment dans l’enclave de Cabinda où le mouvement indépendantiste du Flec appelle, lui au boycott du scrutin. La troisième force politique est la jeune CASA-CE, fondée par des dissidents de l’Unita, avec à leur tête Abel Chivukuvuku.
L’appel à l’union de l’opposition lancé par la société civile n’a donc pas été entendu. Ses manifestations sont d’ailleurs interdites et réprimées. La semaine passée, sept de ses militants ont été condamnés à un mois et demi de prison ferme. Ils réclamaient plus de transparence dans le processus électoral.
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