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Amnesty International : Les autorités camerounaises doivent abandonner les accusations de « non-dénonciation » portées contre trois journalistes

Les autorités camerounaises doivent abandonner immédiatement et sans condition toutes les charges retenues contre trois journalistes accusés de n’avoir pas divulgué des informations et leurs sources, ont déclaré Amnesty International et Reporters sans frontières à la veille de leur procès devant un tribunal militaire.

Les journalistes Baba Wame, Rodrigue Ndeutchoua Tongue et Félix Cyriaque Ebolé Bola doivent comparaître devant un tribunal militaire à Yaoundé vendredi 22 janvier. Ce sont les premiers journalistes accusés du crime de « non-dénonciation » à être jugés devant un tribunal militaire.

Ils enquêtaient sur des informations faisant état de collusion entre des membres des forces de sécurité et le dirigeant d’un groupe armé de la République centrafricaine, qui avait été accusé d’avoir attaqué une ville dans l’est du Cameroun. Ils sont accusés de ne pas avoir partagé des informations susceptibles de porter atteinte à la sécurité nationale.

« Accuser des journalistes parce qu’ils ont respecté l’éthique de leur profession constitue une violation du droit à la liberté d’expression et un tournant inquiétant au Cameroun », a déclaré Stephen Cockburn, directeur adjoint pour la région Afrique de l’Ouest et centrale à Amnesty International.

S’ils sont déclarés coupables, les trois journalistes pourraient être condamnés à des peines de prison comprises entre un et cinq ans, et à une amende comprise entre 50 000 et 5 millions de Francs CFA (entre 76 et 7620 euros).

Après avoir reçu des documents sur l’affaire présumée, les journalistes avaient adressé un courrier à la police pour obtenir de plus amples informations. N’ayant pas reçu de réponse, ils ont abandonné l’enquête et n’ont pas publié leur article.

En octobre 2014, ils ont tout d’abord été inculpés au titre de l’article 107 du Code pénal du Cameroun, et placés sous contrôle judiciaire : ils devaient se présenter toutes les semaines au poste et n’étaient pas autorisés à publier dans les médias. Ils ont nié avoir découvert des informations susceptibles de compromettre la sécurité nationale et affirment vouloir protéger leurs sources.

« Le Code pénal du Cameroun doit être modifié dans le respect des normes internationales en vue de protéger la liberté d’expression et la confidentialité des sources. La population a le droit d’être informée et la sécurité nationale ne doit pas être invoquée comme prétexte pour empêcher les journalistes de faire leur travail », a déclaré Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique à Reporters sans frontières.

Le Cameroun a ratifié la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) qui garantissent tous deux la protection des journalistes et de leurs sources.

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