Lundi 26 juin, un important procès s’est ouvert en Afrique du Sud. Quarante-six ans après la mort d’un militant anti apartheid, la justice a décidé de rouvrir l’enquête. A l’époque, la police avait affirmé qu’Ahmed Timol, un jeune instituteur d’origine indienne, s’était suicidé alors qu’il se trouvait en détention. Mais sa famille n’a jamais accepté cette version. Et avec l’aide de la Fondation pour les droits de l’homme, elle a réussi à obtenir la réouverture de l’enquête.
Au premier jour du procès, Salim Essop, arrêté avec Ahmed Timol un soir d’octobre 1971 a témoigné devant la Haute Cour de justice de Johannesburg.
Ahmed Timol était membre du Parti communiste, un mouvement interdit à l’époque. Les deux hommes sont embarqués à John Vorster Square, le quartier général de la police de Johannesburg.
A la barre Salim Essop, raconte : « J’avais peur, très peur ».
Il raconte avoir été battu, incarcéré, et affirme avoir aperçu une dernière fois Timol incapable de marcher et traîné de force par des policiers dans le commissariat.
Salim Essop details the torture he alledgely endured at the hands of police after he and #AhmedTimol were arrested pic.twitter.com/mcd7Q9Oj0k
— African Child (@ZikhonaTshona) June 26, 2017
Cinq jours plus tard, la police annoncera à la famille d’Ahmed Timol qu’il s’est jeté par la fenêtre du dixième étage.
Pour Howard Varney, avocat de la Fondation pour les droits de l’homme qui représente la famille, la thèse du suicide ne tient pas. « On nous a dit que Timol s’est suicidé car c’était une doctrine au Parti communiste que de se tuer plutôt que de trahir l’organisation, explique-t-il. Nous allons démontrer que la version de la police est fausse. Et nous démontrerons que quasiment tous ceux qui ont été détenus au dixième étage de ce tristement célèbre commissariat ont été gravement torturés. »
Dans la salle d’audience, quelques membres de la famille d’Ahmed Timol, ainsi que des militants de Khulumani, une organisation qui regroupe les familles de personnes disparues pendant l’apartheid.
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