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Textile : l’industrie en pôle position en Afrique de l’Est

La zone économique la plus dynamique du continent va supprimer les taxes, les droits de douane et la TVA sur les produits textiles fabriqués dans sa zone.

L’Afrique de l’Est pourra bientôt dire adieu aux vêtements, chaussures et autres accessoires bon marché et de mauvaise qualité qui inondent ses marchés ! Et voir ainsi améliorer son offre textile d’ici à 2019. C’est dans ce sens qu’elle a décidé d’exonérer pour une durée de trois ans les fabricants de produits textiles, de droits de douane et de TVA (taxe sur la valeur ajoutée) sur les importations d’équipements de fabrication et d’accessoires qu’on ne trouve pas dans la région. Objectif : stimuler la croissance de l’industrie textile et manufacturière dans la zone de commerce qui réunit le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi.

Potentiel

« La région EAC a le potentiel de devenir un acteur majeur de la production et du commerce régional des produits coton, textiles et habillement. Son potentiel est estimé à 3 milliards de dollars d’ici à 2025 », affirment les auteurs du rapport de travail des dirigeants de la zone.

Des chiffres qui confirment ceux publiés en 2015 par le cabinet McKinsey’s Retail Practice. Les auteurs de l’étude confirmaient déjà que ces pays, Kenya et Éthiopie en tête, ont « un grand potentiel pour devenir le centre mondial de fabrication des tee-shirts, pantalons et autres produits textiles de base. Mais ce scénario ne peut se réaliser que si les acheteurs, les gouvernements et les fabricants collaborent à l’amélioration des conditions de vente dans la région. »

Ensemble, l’Éthiopie, le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda ont enregistré 337 millions de dollars en exportation d’habillement en 2013. Principalement parce que les possibilités d’exportation de la région se sont encore améliorées grâce à la reconduction de la loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique (AGOA) qui donnent à certains pays d’Afrique subsaharienne l’accès en franchise au marché américain. Rien qu’au Kenya, l’industrie textile kényane emploie 300 000 personnes et contribue à 9 % du PIB en 2016, selon les données officielles. La capacité des usines de vêtements du Kenya a augmenté ces dernières années grâce à des investissements directs étrangers en provenance d’Asie et du Moyen-Orient, ainsi qu’au soutien des zones franches d’exportation élaborées par le gouvernement kenyan. Une politique d’incitation fiscale qui a payé ces dernières années.

Augmenter les taxes d’importation dans un premier temps

Pour promouvoir les industries du textile et du cuir tout en ralentissant l’importation de vêtements, chaussures et autres produits en cuir en provenance de l’extérieur, l’Afrique de l’Est a donc adopté un plan triennal (2017-2019) grâce, notamment, à une augmentation du prélèvement sur ces produits. Les chaussures et les vêtements de seconde main, très populaires au Rwanda comme dans d’autres pays d’Afrique, sont importés en gros essentiellement d’Europe et d’Amérique du Nord et sont revendus à bas prix sur le marché africain. Ce marché juteux crée une concurrence qui a « complètement tué l’industrie textile » des pays en développement.

En février 2016, les chefs d’État de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), réunis à Arusha, en Tanzanie, s’étaient entendus pour bannir totalement ces vêtements d’occasion d’ici à 2019.

Relever les défis d’efficacité et de rapidité pour baisser les coûts

Mais pour ce faire, des défis doivent être relevés. Comme le niveau d’efficacité et de rapidité. Ces deux éléments interviennent dans le processus de confection et exercent un impact négatif sur le prix. Mais pour les pays d’Afrique de l’Est, il existe des problèmes sur toute la chaîne de valeur du développement : des infrastructures, de l’efficacité du développement de l’entreprise, des procédures douanières mais aussi la stabilité de la situation politique influent toutes sur ce processus à un niveau plus large.

Pour mettre en œuvre les deux directives, le secrétariat a mené deux études distinctes sur les chaînes de valeur du coton, du textile et de l’habillement, puis une autre sur la chaîne de valeur en cuir et chaussures. L’étude a révélé que le potentiel de commerce du coton est énorme mais reste inexploité.

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